Politique à tous les étages, une fois de plus. L’actualité dans la presse congolaise est dominée par la rentrée parlementaire et celle-ci marquée par les discours des présidents de deux chambres donnant chacun sa position sur certaines questions. La révision constitutionnelle est au centre du débat politique congolais depuis plusieurs mois et la question n’a pas été oubliée à l’ouverture de la session parlementaire. Les journaux kinois parus mardi 16 septembre reviennent sur cette polémique qui divise les députés de la majorité et de l’opposition.
Rentrée parlementaire
L’on sait depuis longtemps que la question qui obsède tout le monde est celle la révision constitutionnelle. Les discours de deux présidents du Sénat et de la Chambre y ont largement fait allusion. Seul L’Avenir ne titre pas sur cette sempiternelle question mais évoque dans leur ensemble « les défis qui attendent les élus du peuple ». Bien que la présente session soit essentiellement budgétaire, l’Assemblée nationale va accorder une attention particulièreà l’examen et au vote de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2013, accélérer le processus de décentralisation par le vote de trois projets de loi, l’installation des membres de la Commission nationale des droits de l’homme, les quatre projets de loi jugés prioritaires, etc.
Évoquant la question de la révision de la Constitution, L’Avenir reprend la réplique de Minaku à Kengo : « Pour Aubin Minaku, l’heure est à la prise des décisions face à tous les grands dossiers qui sont en attente et face aux enjeux majeurs auxquels la RD Congo est confronté. En revanche, s’il est des moments où les représentants du peuple doivent savoir se débarrasser de leur costume de politiciens et arborer celui d’homme d’Etat, ce moment-là est bien arrivé. Pour lui, dans les démocraties électives, il est demandé aux représentants qu’ils sont d’incarner autre chose que les représentés ».
La vedette du jour est Kengo wa Dondo, qui a conclu sont mot d’ouverture au Sénat – qui par ailleurs évoquait d’autres matières dont, assez longuement, le Code de la Famille -.dans les termes suivants :
« Je ne peux clore ce mot sans me prononcer sur la problématique de la révision constitutionnelle qui agite tout le microcosme de la classe politique. S’agissant de ce débat, trois réflexions m’inspirent:
Primo: En tant que Co-président des• Concertations nationales, j’atteste que tous les délégués s’étaient mis d’accord et se sont même « engagés à consolider la cohésion nationale et à sauvegarder le pacte républicain notamment par le strict respect de la Constitution, particulièrement dans ses dispositions voulues Intangibles par le souverain primaire: la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme , représentative du gouvernement, le nombre et la durée du mandat du Président de la République, l’Indépendance du Pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, la non réduction des droits et libertés de la personne, la non-réduction des prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées» (Recommandation n°1 du Groupe thématique « Gouvernance, Démocratie et Réformes institutionnelles »);
Secundo; En tant que juriste, je m’interroge comment une Constitution qui prévoit des dispositions intangibles peut-elle autoriser les institutions issues d’elle de modifier lesdites dispositions sans tomber dans un cas flagrant de violation intentionnelle de la Constitution! Les dispositions Intangibles de la Constitution -je pense Ici à l’article 220 et à tous ceux auxquels il renvoie -constituent le pivot, le socle, l’armature de toute l’architecture constitutionnelle. Comment peut-on les modifier sans détruire par ce fait même tout l’édifice constitutionnel construit dans la peine ! On n’est dès lors plus dans la même Constitution, mais dans une autre. Il ne faut pas tirer prétexte de la révision pour aboutir à un changement de Constitution. Cela n’est pas prévu par la Constitution en vigueur.
Tertio: En tant qu’acteur politique, je note que la Constitution du 18 février 2006 est issue du compromis historique de Sun City: l’Accord global et Inclusif. Les éléments de ce compromis sont repris dans l’Exposé des motifs et transposés notamment dans l’article 220. Comment peut-on prendre le risque d’altérer ce compromis politique sans menacer la cohésion nationale et la paix sociale!
Chers compatriotes,
Dans son Message à la Nation devant le Congrès, à l’occasion de la clôture des Concertations nationales, le Président de la République a déclaré, je cite: «Comme les Délégués à ces assises, je suis pour le respect par tous de l’esprit et de la lettre de la Constitution de la République dans son ensemble, telle qu’adoptée par le référendum populaire en 2005 ». Fin de citation.
J’invite la classe politique au respect des engagements, à la culture de la paix et de la réconciliation, à l’esprit de tolérance et d’alternance. Il est temps que notre pays dépasse le stade des querelles politiques byzantines pour se concentrer enfin sur les vrais problèmes du peuple: pauvreté, chômage, éducation, santé, infrastructures, environnement; bref, aux problèmes du développement socioéconomique du pays.
Sur ce, je déclare ouverte la Session ordinaire du Sénat de septembre 2014 et je vous remercie ».
Et Le Phare s’empresse d’intituler « Révision constitutionnelle : opposé, Kengo en appelle au strict respect des articles verrouillés » son compte-rendu que voici :
« Il ne faut pas tirer prétexte de la révision pour aboutir à un changement de constitution », a martélé le président du Sénat dans son discours d’ouverture de la session de septembre 2014
Conformément à la constitution, en son article 115, la session ordinaire du parlement dite budgétaire s’est ouverte ce lundi 15 septembre dans les deux chambres.
Dans son discours inaugural, le président du Sénat a dit son regret du fait que la session intervienne à un moment particulièrement douloureux dans la vie sociale du peuple congolais avec la résurgence de la fièvre hémorragique à virus Ebola dans le territoire de Boende, province de l’Equateur. Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes de la maladie.
Dans ce chapitre lié au social des Congolais, il a rappelé l’engagement souscrit par le gouvernement pour atteindre les Objectifs du millénaire liés au développement :
- Réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim ;
- Réaliser l’éducation primaire universelle et l’égalité des sexes ;
- Réduire de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans et de trois quarts la mortalité maternelle ;
- Inverser la tendance en matière de propagation du Vih/Sida et du paludisme ;
- Réaliser un développement durable et assurer la viabilité de l’environnement.
« L’heure est au bilan… », a déclaré Leon Kengo en faisant remarquer que les performances présentées par le gouvernement sont en lien direct avec les résultats obtenus dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD.
A ce sujet, tout en encourageant le gouvernement à maintenir la croissance économique telle que mentionnée par la Banque centrale par un taux du PIB qui se situera à 8,8% fin 2014, Kengo a cependant déploré le mauvais comportement des opérateurs privés du secteur bancaire qui continuent d’appliquer des taux d’intérêt exagérés. Alors que la Banque centrale a maintenu son taux directeur à 2%!
« Dans ce contexte, la Banque centrale a jugé nécessaire de maintenir son taux directeur à 2%. Malgré le faible niveau de ce taux et une certaine maîtrise de l’inflation, les banques commerciales continuent malheureusement à prêter de l’argent à des taux d’intérêt prohibitifs. Ces taux s’élèvent actuellement à 18,0% en moyenne par an, ce qui handicap le financement de l’activité économique, et par voie de conséquence, la création des emplois ».
Pour ce faire, le président du Sénat a invité l’Exécutif à engager des discussions avec le secteur bancaire afin d’obtenir la baisse desdits taux.
Il a saisi l’occasion pour recommander la création des banques de crédits agricoles, car l’agriculture étant désormais inscrite parmi les priorités.
Le respect de la constitution s’impose à tous
Abordant la question qui divise en ce moment, celle qui oppose la classe politique en l’occurrence la révision constitutionnelle prônée par la majorité présidentielle soutient mordicus, le président de la chambre haute du parlement n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa nette opposition à cette démarche de la famille politique du chef de l’Etat.
Kengo l’a exprimée en sa triple qualité de co-président des concertations nationales, de juriste, et d’acteur politique.
En tant que co-président des concertations nationales, il a rappelé l’engagement pris par les « concertateurs » de consolider la cohésion nationale et sauvegarder le pacte républicain par le respect de la constitution. Notamment, les dispositions voulues intangibles par le souverain primaire. Il s’agit de : la forme républicaine de l’Etat, le principe de suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée du mandat du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, etc.
En sa qualité de juriste, Leon Kengo s’étonne : « je m’interroge comment une constitution qui prévoit des dispositions intangibles peut-elle autoriser les institutions issues d’elle de modifier lesdites dispositions sans tomber dans un cas flagrant de violation intentionnelle de la constitution ! »
Enfin, en tant qu’acteur politique, il fait remarquer que l’actuelle Constitution étant l’émanation d’un compromis politique en l’occurrence l’Accord global et inclusif de Sun city, altérer ce compris c’est menacer la cohésion nationale et la paix sociale.
« J’invite la classe politique au respect des engagements, à la culture de la paix et de la réconciliation, à l’esprit de tolérance et d’alternance. Il est temps que notre pays dépasse le stade des querelles politiques byzantines pour se concentrer enfin sur les vrais problèmes du peuple : pauvreté, chômage, éducation, santé, infrastructures, environnement ; bref, aux problèmes du développement socioéconomique du pays », a-t-il conclu ».
Et Le Phare, sous le titre « Révision ou de changement de Constitution : un non retentissant de Léon Kengo wa Dondo », ajoute encore ce commentaire : « Président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo a décidé hier, à l’occasion de la rentrée parlementaire d’octobre, de porter sa toge de magistrat. Dans une envolée oratoire qui a rappelé à l’opinion son ancienne fonction de Procureur général de la République, il a jeté un regard perçant sur le Code de la Famille pour en exposer les éléments d’histoire. Ce Code que d’aucuns voudraient balancer dans le fleuve de l’ignominie, a nécessité dix ans de travaux et de débats avant son adoption. C’est un monument qui préserve, dans ses différentes articulations, la compatibilité du droit moderne avec notre droit traditionnel. Et puisqu’il est question aujourd’hui de le revisiter, il y a lieu d’éviter de légiférer par plaisir...
Du conseil donné par le Président du Sénat, on peut retenir qu’il ne faut pas céder à la mode, soit parce que c’est le Genre qui l’exige, soit parce que des lobbies dont les intérêts sont rarement les nôtres, cherchent à engager la société congolaise dans des voies de néantisation identitaire, de destruction des ménages et des anomalies du genre « mariage pour tous ».
La leçon sur le Code de la Famille n’a pas seule retenu l’attention du public. Il y a eu celle, très attendue, sur la Constitution. A la veille de la rentrée parlementaire, tout le monde savait que les sénateurs tout comme les députés étaient et sont sous tension. De retour de leurs vacances parlementaires, ils savent ce que le peuple pense de la manière dont il est dirigé. Ils connaissent les souffrances qu’endurent les Congolais d’en bas qui ne connaissent de la croissance économique que leur incapacité à nourrir leurs enfants comme des êtres chers. Ils savent combien il est difficile aux villageois de se mouvoir pour écouler leurs produits agricoles. Il y a non seulement absence de routes mais aussi des biens essentiels comme le savon par exemple.
Comment convaincre ces femmes et ces hommes que la condition qui est la leur est la meilleure ? Quel discours leur tenir pour justifier le non respect de l’engagement de développer nos territoires, nos secteurs et nos villages ? Comment obtenir leur adhésion à un projet de changement de Constitution quand celle-ci n’a jamais été appliquée ? « Respecter la Constitution, c’est d’abord l’appliquer fidèlement », soulignait, dans notre livraison du mardi 12 août 2014, le Prof Akele. Face à la tentation de vider la loi fondamentale du pays de sa substance, le même juriste récidivait dans Le Phare du 18 août en traitant des « Réponses pénales au désordre constitutionnel en RDCongo ».
C’est pratiquement dans la foulée de ces réponses pénales que Léon Kengo a inscrit sa leçon publique de droit constitutionnel hier au Sénat. En tant que juriste, il s’est posé la question de savoir « comment une Constitution qui prévoit des dispositions intangibles peut-elle autoriser les institutions issues d’elle de modifier lesdites dispositions sans tomber dans un cas flagrant de violation intentionnelle de la Constitution ! ».
La phrase est lâchée et elle est lourde de sous-tendus car le crime de «violation intentionnelle de la Constitution» est imprescriptible. Il est puni de haute trahison. Avant Léon Kengo, deux juristes de renom l’avaient déjà rappelé. Il s’agit des professeurs Akele (Pénaliste) et Mbata (Constitutionnaliste). Le message de Kengo, délivré à partir de la tribune du Sénat, sonne comme une tentative désespérée de sauver les enfants perdus, tous ceux dont l’agitation autour de la révision ou du changement de Constitution n’a pas pour finalité d’aider la nation à progresser, mais plutôt d’améliorer leur propre confort. Il tente de leur faire comprendre qu’un pays n’est pas un jouet et qu’il mérite respect et considération, quelles que soient les circonstances.
En insistant dans son message sur le fait que « Les dispositions intangibles de la Constitution - l’article 220 et tous ceux auxquels il renvoie- constituent le pivot, le socle, l’armature de toute l’architecture constitutionnelle », le président du Sénat a voulu démontrer combien les manoeuvres mises en mouvement ne peuvent rélever du moindre bon sens, étant donné qu’elles conduisent à la destruction d’un édifice constitutionnel qu’on a eu tant de peines à construire.
Pour qu’il n’existe aucune ambiguïté sur ses propos, le Président du Sénat articule avec plus de clarté chaque mot de la première conclusion qu’il tire des manœuvres en cours : « on n’est plus dans la même Constitution mais dans une autre ». Et à l’intention des malins qui prennent les Congolais pour des imbéciles, il rappelle qu’on ne peut pas tirer prétexte de la révision pour aboutir à un changement de Constitution. Cela n’est pas prévu par la Constitution en vigueur.
En suivant attentivement Léon Kengo, on se rend compte qu’il est troublé par certaines attitudes et certains comportements des membres de la faune politique. Comment en effet, peut-on avoir été aux Concertations nationales autour desquelles on a composé moult chansons et oublier, avant même la mise sur pied du gouvernement dit de cohésion nationale, que tous les participants « s’étaient engagés à consolider la cohésion nationale et à sauvegarder le pacte républicain notamment par le strict respect de la Constitution, particulièrement dans ses dispositions voulues intangibles par le souverain primaire : la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée du mandat du Président de la République…
A côté de cet engagement, le Président du Sénat veut montrer que le débat qui déchire actuellement la société congolaise autour de la Constitution est le fait de quelques individus mal inspirés. Il n’a donc pas sa raison d’être. D’autant plus que Joseph Kabila lui-même n’est pas concerné.
Jetant un coup d’œil à ses archives, Léon Kengo rappelle les termes de l’engagement du Chef de l’Etat. Il s’agit de trois lignes ainsi libellées : « Comme les Délégués à ces assises, je suis pour le respect par tous de l’esprit et de la lettre de la Constitution de la République dans son ensemble, telle qu’adoptée par le référendum populaire de 2006 ». La phrase est prononcée à l’occasion d’une adresse solennelle à la nation, au terme des concertations nationales.
Cette démonstration terminée, une question se pose : puisque les choses paraissent si claires, pourquoi tant de tempêtes annoncées ? Qui a intérêt à ce que le pays se déchire et que la cohésion nationale tant recherchée devienne un horizon inaccessible ?
Le moment est venu, pour ceux qui entretiennent le désordre constitutionnel, d’éprouver une espèce de honte à la vue des dégâts qu’ils causent à la nation en prenant des initiatives qui tuent l’homme, la nation et l’environnement national ».
« Le cercle du refus s’élargit », constate lui aussi Le Potentiel qui, sans aller aussi loin dans ses commentaires, titre quand même à la Une « Kengo dit non à la révision de la Constitution ». La session parlementaire de septembre promet, en effet, bien des étincelles. Au Sénat, Léon Kengo wa Dondo, son président, a annoncé les couleurs en remuant le couteau dans la plaie du projet de la révision de la Constitution clairement levée au sein de la Majorité présidentielle.
Juriste et homme politique, Kengo a usé de toutes ses casquettes pour s’opposer à ce qu’il considère comme « un cas flagrant de violation intentionnelle de la Constitution ».
Il est convaincu que modifier les dispositions intangibles de la Constitution, c’est autrement « détruire tout l’édifice constitutionnelle construit dans la peine ». Décidément, le camp des antirevisionnistes au projet de la Majorité s’élargit. Et, la Majorité aura de plus en plus de la peine à faire triompher sa thèse.
Forum des As qualifie le discours d’ouverture de la session de septembre prononcée par Léon Kengo de message dit à haute et intelligible voix pas seulement à l’intention de ses pairs de la Chambre haute. Le discours du président du Sénat est à multiple usages. Tant il couvre un large spectre des destinataires. D’ici et d’ailleurs.
Pour La Prospérité, c’est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le président du Sénat, dans sa triple casquette de co-président des Concertations nationales, de juriste et d’acteur politique. « Léon Kengo s’oppose à la révision des dispositions intangibles de la Constitution du 18 février 2006 ».
« Si l’on modifie ces dispositions, on détruit, par le fait même, tout l’édifice constitutionnel construit dans la peine. On n’est dès lors plus dans la même Constitution, mais dans une autre. Il ne faut pas tirer prétexte de la révision pour aboutir à un changement de Constitution. Cela n’est pas prévu par la Constitution en vigueur. Kengo invite, alors, les politiciens congolais à respecter leurs engagements, à cultiver la paix, la réconciliation, la tolérance et l’alternance », écrit La Prospérité.
Toujours à propos de la révision de la Constitution, Le Potentiel donne la position du président de l’Assemblée nationale. Pour Aubin Minaku : « Seul le peuple demeure le souverain primaire de tout processus constitutionnel ».
Selon lui, le projet de loi relatif aux élections des députés provinciaux appelle au préalable une révision constitutionnelle touchant à l’article 197. Il estime qu’il faudra lever une option quant au bien-fondé de cette intention de réviser, en agissant en toute responsabilité, après échanges républicains, dans l’intérêt du fonctionnement de la République, de la gouvernance électorale, en tenant compte des réalités du Congo, mais aussi du standard international en la matière.
Quant à l’article 220, il n’est pasà l’ordre du jour. « Le bureau n’ayant reçu aucune demande de révision de la Constitution au-delà de l’article 197, ne saurait programmer une séance dans ce sens et nous n’avons donc pas à prendre une décisionà ce sujet », a déclaré Aubin Minaku.
Abordant toujours la question de la rentrée parlementaire, Forum des As se penche plutôt sur la formation du « nouveau » gouvernement.
L’on s’est toujurs posé deux questions à son sujet.
1° - Pourquoi un nouveau gouvernement alors que celui de Matata est de loin le meilleur que le Congo ait eu depuis longtemps ? On connaît la réponse à cette question : la qualité du gouvernement n’a rien à y voir il fallait disposer de portefeuilles ministériels à distribuer pour faire jouer la « Loi de l’Entrecôte » au profit des Concertations Nationales.
2° - Pourquoi tarde-t-on tant à le former ? FdA a son hypoth !se à ce sujet et titre : « Gouvernement de cohésion nationale : les chefs de partis exigent leur part du gâteau ». D’anciens ministres exigent leur retour aux affaires. Plus donc question, selon eux, d’envoyer des membres du parti au devant de la scène. Ils veulent tous être au poste d’avant-garde en prévision des élections qui pointent à l’horizon. Voilà qui serait, entre autres, à la base du retard, si l’on peut se permettre de parler en ces termes, observé autour de la publication de l’équipe gouvernementale que des sources donnaient pour avant la date du 15 septembre, jour de la rentrée au Parlement, note ce quotidien. « La bousculade s’annonce déjà. Car, au sein de l’actuelle équipe siégeant au Gouvernement, il y a au moins quatre chefs des partis politiques membres de la Majorité présidentielle. Faudra-t-il, dès lors, sacrifier seulement des ministres non les chefs de partis comme ceux du PPRD, du PALU … ou aussi des ministres chefs des partis ? », s’interroge Forum des As.
« La bataille est rude et il revient ainsi à l’Autorité morale de la Majorité de trancher en tenant compte des enjeux en présence et de sa vision politique. Car, tous ces candidats sont ses partenaires politiques et il est tenu, à ce titre, de rassurer les uns et les autres. Surtout que, cela soit dit en passant , les chefs des partis s’intéressent beaucoup plus au Gouvernement. Raison pour laquelle, ils se mettent toujours en bonne place sur la liste des candidats au Gouvernement.
On se retrouve, en fin de compte, devant le choix du Raïs. C’est lui qui devra opérer le dernier arbitrage en ce qui concerne le choix des ministres et vice-ministres. D’abord, au sein de sa famille politique pour une harmonisation utile entre les multiples candidats, ensuite dans les rangs de l’Opposition où la plateforme Opposition républicaine semblait, autrefois, afficher surtout des originaires de Mbandaka dans la province de l’Equateur et enfin dans le camp de la Société civile. Un bon dosage permettrait de prévenir à l’avance la tempête qui s’abat sur la ville dans la vague des mécontents politiques. Car, bien souvent, toux ceux qui ratent le train du Gouvernement, finissent par grossir les rangs des opposants en actes ou en idées. A chaque Gouvernement, ses mécontents.
Le Gouvernement de cohésion nationale ne dérogera donc pas à la règle de la politique congolaise. Ce qui justifie d’ailleurs la création des alliances parfois sans lendemain juste dictée par le besoin de la cause. Et c’est l’opposition qui en détient toujours le record parce que n’ayant aucune autorité morale commune. Généralement, tout cela ne s’observe surtout qu’à l’aube de grandes manœuvres politiques et donc en prévision des enjeux en présence. Et après, d’autres alliances peuvent encore voir le jour selon que l’on a ou non obtenu gain de cause. Mais, que dans le choix du Raïs, tout se fasse, comme il l’avait d’ailleurs promis lui-même, "avec méthode et sans précipitation". Que le Gouvernement de cohésion nationale ne tombe pas non plus trop tard parce que très attendu »
Toujours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire, Le Phare aborde l’aspect économique de la République Démocratique du Congo. « Minaku plaide pour une meilleure redistribution du fruit de la croissance »,écrit ce journal.
Le président de l’Assemblée nationale a fait noter dans son allocution, qu’en fin août 2014, selon les données de la Banque centrale, le pays présente une situation globalement caractérisée par un cadre macro-économique stable avec un taux de croissance du PIB, estimé à 9,5%. Mais au-delà du cadre macro-économique, Aubin Minaku a recommandé au gouvernement de veiller à la bonne répartition du fruit de cette croissance qui tend vers un taux à deux chiffres, et de réduire progressivement l’inadéquation existant entre le niveau de la croissance et celui du revenu moyen annuel par habitant, de manière à améliorer progressivement le vécu quotidien de la population, souligne le journal.
Qu’en est-il de la révision de la Constitution ?
Il faut, pour approcher correctement la question, ternir compte du passé récent. Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant[1]. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.
Depuis ces élections dont on n’a pas voulu reconnaître l’évidente nullité, la vie politique congolaise consiste essentiellement en un énorme gâchage d’énergie, les uns voulant à tout prix maintenir JKK en place et l’y perpétuer à l’avenir, les autres cherchant à le faire partir. Le débat ne porte donc pas sur une révision de Constitution, mais sur le moyen qui sera employé pour assurer à Kabila un nouveau mandat, et sans doute encore d’autres par la suite. A ce sujet, il y a parmi les joséphistes, comme d’habitude, des « rhinocéros » et des « politiques », des « durs » et des « mous ».
Les premiers exécuteraient volontiers une puissante charge, corne baissée, envoyant valdinguer la Constitution actuelle au profit d’une nouvelle et fondant, par conséquent, une IV° République. Manœuvre grossière, brutale, très visible et qui soulèverait d’énormes vagues.
Les « politiques », au contraire, souhaitent arriver à la même fin par des moyens plus subtils, relevant moins de la force que de la ruse. Sans doute admirent-ils Abdoulaye Wade, qui a pu se présenter aux présidentielles sénégalaises grace à son interprétation des mots « pas plus de deux mandats consécutifs » comme signifiant « pas plus de deux mandats consécutifs AVEC LA MEME CONSTITUTION». A ce compte—là, en modifiant l’un ou l’autre article avant chaque élection, sans toucher aux fameux articles inamovibles, JKK en serait éternellement à son premier mandat.
En ce sens, il serait donc possible de réélire JKK sans modifier la Constitution, et c’était peut-être le vrai sens du discours de Kengo.
© CongoForum, le mardi 16 septembre 2014
Suivez mon regard vers le « Gouvernememt de Corruption Natinale » que lEscroc-au-sommet mirroite
Congo-Kinshasa compte beaucoup de politiciens mais pas d’hommes politiques. Voilà le grand danger qui menace ce pays. Bon nombre de ceux qui se disent politiciens, ont contribué d’une façon ou d’une autre à la destruction totale et systématique de notre nation. Pour cela, il est rare de trouver des hommes intègres, avec un passé vierge.
Faisons un petit exercice. Demandons à tous les politiciens congolais de s’aligner devant une caméra et de déclarer ce qui suit » Que celui qui sait que j’ai été corrompu ou volé l’argent de l’état, se présente ». Nous ne croyons pas qu’ils auront le courage de prononcer cette petite phrase et de fixer leurs yeux a la camera.
Fayulu a eu à le faire maintes fois pour prouver qu’il est un homme d’état qui n’a pas contribué à la destruction du Congo-Kinshasa. Pour cela, c’est un homme crédible, digne avec un passé politique vierge.
Congo-Kinshasa a besoin des hommes d’état et non des politiciens sans idéal. Plein de morale et d’intégrité, Fayulu est un véritable homme d’état pour un Congo-nouveau. Il a une une vision.
Poète Robert Kabemba
Membre et militant de l’Ecidé
Manchester/ Angleterre