27/09/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)
Les journaux parus ce samedi matin ont consacré leurs titres à une relative « normalisation » des rapports Kin / Brazza, à la tenue à New York de la 69ème session ordinaire de l’Assemblée générale des nations unies sur le réchauffement climatique, ainsi qu’aux questions sans cesse renaissantes sur le processus électoral.
Kin / Brazza
Jetant un coup d’œil sur les relations Kinshasa-Brazzaville, Le Potentiel fait état d’un nouveau laissez-passer pour les habitants des deux capitales. Pour le journal, la commission mixte mise en place par Kinshasa et Brazzaville pour réfléchir sur les nouvelles relations entre les deux capitales a rendu ses conclusions, le 25 septembre, au ministre de l’Intérieur de la République démocratique du Congo. Les informations parvenues de RFI font état de la suppression du visa uniquement pour les habitants de Kinshasa qui se rendaient à Brazzaville et ceux de Brazzaville désireux de se rendre à Kinshasa.
Nations Unies
La Prospérité titre « Les non-dits du discours de Kabila à New York ».
Selon ce journal, Ebola, terrorisme, conflits armés dans le monde et en Afrique, réclamation d’un siège africain au Conseil de sécurité, situation économique et politique en RD Congo, programme de la stabilité, etc. pour son discours à la 69ème session de l’assemblée générale des Nations Unies, Joseph Kabila a minutieusement choisi des thèmes qui touchent à la sensibilité de la Communauté internationale. Qu’a dit exactement Kabila entre les lignes ? s’est demandé La Prospérité avant de décrypter le discours dans son intégralité publié en page 3.
Le Secrétaire général de l’ONU participera prochainement à la réunion de la CEPGL, écrit l’ACP. Il ressort de cette AGENCE que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon participera prochainement à la première réunion de la CEPGL (Communauté économique des pays des Grands Lacs), après près de deux décennies desuspension de ses activités, a-t-on annoncé au siège des Nations Unies, à l’issue de l’entretien d’environ une heure que ce dernier a eu jeudi à New York avec le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange.
Le Secrétaire général de l’ONU a, en outre, informé le Chef de l’Etat de l’envoi, en novembre prochain en RDC, d’une importante mission, en vue de procéder à la revue stratégique de la MONUSCO, laquelle s’inscrit dans une vision transversale en rapport avec toutes les missions des opérations de la paix.
Ban Ki-Moon a, à cette occasion, tenu à réitérer au Président Kabila le soutien des Nations Unies pour les efforts du gouvernement congolais, en vue de la consolidation de la paix et de l’accélération du processus des réformes entreprises dans le pays, de même que pour les progrès importants réalisés quant au dénouement définitif de la problématique des forces négatives dont celle des FDLR, conclu-t-elle.
Selon ce journal, Ebola, terrorisme, conflits armés dans le monde et en Afrique, réclamation d’un siège africain au Conseil de sécurité, situation économique et politique en RD Congo, programme de la stabilité, etc. pour son discours à la 69ème session de l’assemblée générale des Nations Unies, Joseph Kabila a minutieusement choisi des thèmes qui touchent à la sensibilité de la Communauté internationale. Qu’a dit exactement Kabila entre les lignes ? s’est demandé La Prospérité avant de décrypter le discours dans son intégralité publié en page 3.
Le Secrétaire général de l’ONU participera prochainement à la réunion de la CEPGL, écrit l’ACP. Il ressort de cette AGENCE que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon participera prochainement à la première réunion de la CEPGL (Communauté économique des pays des Grands Lacs), après près de deux décennies desuspension de ses activités, a-t-on annoncé au siège des Nations Unies, à l’issue de l’entretien d’environ une heure que ce dernier a eu jeudi à New York avec le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange.
Le Secrétaire général de l’ONU a, en outre, informé le Chef de l’Etat de l’envoi, en novembre prochain en RDC, d’une importante mission, en vue de procéder à la revue stratégique de la MONUSCO, laquelle s’inscrit dans une vision transversale en rapport avec toutes les missions des opérations de la paix.
Ban Ki-Moon a, à cette occasion, tenu à réitérer au Président Kabila le soutien des Nations Unies pour les efforts du gouvernement congolais, en vue de la consolidation de la paix et de l’accélération du processus des réformes entreprises dans le pays, de même que pour les progrès importants réalisés quant au dénouement définitif de la problématique des forces négatives dont celle des FDLR, conclu-t-elle.
Processus électoral
Le Potentiel titre en manchette « Kabila s’en remet à la CENI ».
Ce quotidien relève qu’après avoir gardé un long silence sur les nombreuses critiques formulées à l’encontre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a choisi la tribune de la 69ème assemblée générale des Nations unies pour remettre les pendules à l’heure. Evitant toute interférence dans le processus électoral, Kabila a promis d’amener le peuple congolais aux élections, se disant prêt à se plier au calendrier de la CENI –seul organe habilité, selon lui, se décider en cette matière. Mais ce n’est pas sans ignorer les partenaires extérieurs qui continuent d’exiger de la CENI la publication d’un calendrier électoral « complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé », écrit le journal.
Le Potentiel titre en manchette « Kabila s’en remet à la CENI ».
Ce quotidien relève qu’après avoir gardé un long silence sur les nombreuses critiques formulées à l’encontre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a choisi la tribune de la 69ème assemblée générale des Nations unies pour remettre les pendules à l’heure. Evitant toute interférence dans le processus électoral, Kabila a promis d’amener le peuple congolais aux élections, se disant prêt à se plier au calendrier de la CENI –seul organe habilité, selon lui, se décider en cette matière. Mais ce n’est pas sans ignorer les partenaires extérieurs qui continuent d’exiger de la CENI la publication d’un calendrier électoral « complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé », écrit le journal.
Pour ce qui est du processus électoral, Le Potentiel note par ailleurs que la Grande-Bretagne est prête à accompagner la CENI. La Grande-Bretagne se dit prête à accompagner la CENI dans l’organisation des élections en République démocratique du Congo par l’entremise de l’ONU et de l’Union européenne. Le chargé d’affaires de l’ambassade du Royaume-Uni l’a déclaré au président de cette institution citoyenne, le jeudi 25 septembre à Kinshasa.
(Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.
Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir ! NdlR)
(Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.
Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir ! NdlR)
Presse et documents étrangers
Pour l'ONU, la RDC a besoin d'un président "très fort et légitime"
ENTRETIEN AFP – 20 sept 2014
ENTRETIEN AFP – 20 sept 2014
L'ONU estime que la République démocratique du Congo a besoin d'un président "très fort et légitime" et est prête à soutenir le cycle électoral devant mener à la présidentielle de 2016, à condition que la Constitution du pays soit respectée.
Dans un entretien à l'AFP, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, avertit aussi que le désarmement des rebelles rwandais présents dans l'Est reste l'une des priorités de la mission de l'ONU dans le pays (Monusco).
"Tout le monde, les Congolais, la communauté internationale (...) a un intérêt à avoir un président très très fort et légitime", déclare M. Kobler dans son bureau du quartier général de la Monusco à Kinshasa.
"Il faut avoir une légitimité dans le processus électoral et le respect de la Constitution comme partout dans le monde", souligne-t-il.
Arrivé au pouvoir en 2001, le président Joseph Kabila a été élu en 2006 lors des premières élections libres depuis l'indépendance du pays en 1960.
Il a été réélu pour cinq ans en 2011, mais la communauté internationale avait dénoncé des fraudes massives et l'opposition n'a jamais accepté le résultat du scrutin.
Aux termes de la Constitution de 2006, résultat de la transition politique ayant permis de mettre fin à la deuxième guerre du Congo (1998-2003), M. Kabila ne peut pas se représenter en 2016.
Mais, depuis plusieurs mois, une question monopolise le débat politique: le président et son clan sont soupçonnés de vouloir modifier la Constitution pour rester au pouvoir au-delà de cette date.
Cette idée est défendue ouvertement par des membres de la majorité, et l'opposition craint qu'elle ne soit mise à exécution au cours de la session parlementaire qui vient de s'ouvrir. A l'ordre du jour de cette session figure un projet de révision constitutionnelle, destiné à permettre d'organiser avant 2016 certaines élections en retard du fait de la crise politique ouverte en 2011.
Lundi, le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a averti qu'il ne fallait "pas tirer prétexte de la révision constitutionnelle pour aboutir à un changement de Constitution" en faisant sauter ses "articles intangibles", en particulier celui qui interdit toute révision destinée à modifier le nombre et la durée des mandats présidentiels.
A la question de savoir si M. Kabila perdrait de sa légitimité si une telle modification était introduite, M. Kobler répond: "C'est un processus qui est discuté ici, j'ai entendu que le chef du Sénat (...) en a parlé. Je crois qu'il faut respecter la Constitution".
Ces conditions remplies, pour que l'ONU puisse soutenir financièrement l'organisation des élections de 2015-2016 (locales, sénatoriales, provinciales, puis présidentielle et législatives), le chef de la Monusco souhaite la publication de leur calendrier complet "le plus vite possible".
"Je sais de ma propre expérience que si on nous demande de soutenir les élections, il faut avoir huit mois de préparation", explique celui qui fut représentant spécial de l'ONU en Irak avant de prendre ses fonctions à Kinshasa en juillet 2013.
Mais l'ONU se soucie aussi de la situation sécuritaire dans l'Est, où pullulent encore des dizaines de mouvements armés: "le groupe armé le plus important à combattre, ce sont les FDLR" (Forces démocratiques de libération du Rwanda), tranche M. Kobler.
Le désarmement des rebelles rwandais présents dans l'est de la RDC depuis le génocide des Tutsis de 1994 au Rwanda, auquel un certain nombre des chefs des FDLR sont accusés d'avoir participé, passe pour être l'une des conditions d'un règlement des conflits qui secouent les Grands Lacs depuis vingt ans.
Les FDLR ont entamé fin mai un processus de reddition volontaire et ont jusqu'au 2 janvier pour déposer les armes.
Ce "processus est bloqué" et n'enregistre aucun progrès depuis la mi-juin, regrette M. Kobler, qui veut malgré tout "leur donner la chance" de se rendre avant que la Monusco "puisse vraiment les combattre" avec le soutien de l'armée congolaise.
Kabila en visite privée à Washington avec Dan Gertler et gouvernement pas avant octobre 2014 -
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC – 21/09/14
Jean-Jacques Wondo Omanyundu – Exclusivité DESC – 21/09/14
Ceux qui espérait naïvement et vainement voir la composition du gouvernement dit de «cohésion nationale» – annoncé initialement le 23 octobre 2013 puis confirméImage may be NSFW.
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le 29 juin et le 25 août dernier par « Joseph Kabila » pour ce vendredi 19 septembre doivent encore prendre leur mal en patience.
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Comme nous ne le cessons de le dire, ce gouvernement promis aux assoiffés du pouvoir pour le pouvoir ne fait nullement partie des priorités de Kabila dont le cœur et les pensées se trouvent ailleurs.
Comme lors de la guerre contre le M23, Joseph Kabila opte pour lune stratégie de la triptyque politique, diplomatique et militaire pour se maintenir à tout prix au pouvoir à l’échéance de ses deux mandats constitutionnels le 16 décembre 2016.
L’option politique s’essoufle et monterait ses limites
La mise en place du gouvernement de la cohésion nationale faisait partie de son option politique visantImage may be NSFW.
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à élargir sa base pour soutenir son projet de modification/changement de la constitution. Mais à mesure que les jours se passent, la base des opposants à ce projet non seulement atteint la majorité de l’opposition et de la société civile, mais dans son propre camp, les défenseurs de cette option se font de plus en plus minoritaires depuis que les langues se délient au sein de la MP pour s’opposer à ce projet de coup d’Etat constitutionnel. Il devient dès lors difficile à Kabila de privilégier cette option politique qui aura du mal à passerImage may be NSFW.
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auprès de l’opinion politique nationale. Or la mise en place du gouvernement de la cohésion nationale était un des ingrédients de la stratégie politique. Cette stratégie s’avérant actuellement contreproductive alors Kabila, qui n’en a que faire des congolais, n’en voit ni l’utilité encore moins l’opportunité et la valeur ajoutée. D’ailleurs un tel gouvernement ne parviendra pas de lui attirer la sympathie des opposants à son projet de maintien en 2016. Au contraire, il accentuera l’érosion au sein de son propre camp car plusieurs cadres de la MP devraient céder leur place au profit des opposants du ventre creux. Et le camp des opposants à son maintien en 2016 ne fera que se renforcer au sein de sa propre majorité. Voilà les raisons qui expliquent la non précipitation de Kabila de se lancer dans ce jeu risqué en ouvrant la porte du gouvernement aux opportunistes de dernière minute au moment où il a besoin de resserrer les rangs autours des personnes prêtes à aller avec lui jusqu’au bout. C’est ainsi que au niveau de DESC, nous avons donné très peu de créditImage may be NSFW.
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à cette option qui n’était qu’un appât de mauvais goût auquel les grandes personnalités de l’opposition congolaises ont refusé de mordre.
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L’option militaire est le seul atout sûr à disposition de Kabila aujourd’hui
Etant donné que l’option politique montre ses limites, c’est réellement sur le terrain militaire que Kabila compte jeter l’essentiel de ses forces. La récente mise en place au sein de l’armée, où Kabila vient de démontrer qu’il se fout une fois plus des congolais et de leurs militaires tombés pour cause des trahisons à répétition de Amisi Tango Four , montre que le seul langage que Kabila comprend est le langage qui l’a permis d’entrer en RDC en automne 1996 via Uvira sous les bottes de l’AFDL. Notre prochaine analyse sur ces nominations tentera de donner plus de lumière sur les intentions réelles de Kabila pour qui la mise en place d’une armée républicaine à vocation nationale ne fait jamais partie de sa vision de la défense et de la sécurité du Congo. De plus, la nomination du général paracommando, le Hema (ethnie proche des Hima-Tutsi) Olivier Hamuli Bahingwa, étiqueté proche de l’Ouganda et du Rwanda aux fonctions de « chargé des opérations et aux renseignements militaires » comme adjoint du CEMG FARDC, le général Etumba, cumulant les renseignements militaires (Démiap) et toutes les opérations des FARDC, est également une autre illustration des intentions bellicistes de Kabila à l’égard des populations congolaises. Toute la mise en place actuelle au sein de la hiérarchie des FARDC et les nominations à venir dans les autres services de sécurité sont effectués sur base non d’une stratégie militaire de défense territoriale du Congo mais bien une stratégie politicienne d’opérer un coup d’état en 2016. Et dans cette stratégie, Kabila peut compter sur ses deux indéfectibles alliés Kagame et Museveni pour qui le maintien de Kabila à la tête de la RDC est plus que vital pour leurs ambitions hégémoniques dans la région. Aujourd’hui Kabila est leur meilleur atout en RDC.
Une option diplomatique conduite par Gertler
Sachant que l’option militaire pourrait l’isoler diplomatiquement, Kabila déploie en même temps l’option diplomatique pour élargir la base de son soutien extérieur. Le général Olenga lui a déjà ouvert les portes de Moscou et de l’Egypte. Mais Kabila n’a toujours pas le cœur net tant qu’il n’est pas parvenu de convaincre l’oncle Sam. C’est alors qu’il se sert de son ami, le richissime homme d’affaires juif controverse, Dan Gertler, pour infléchir la position de la Maison blanche qui reste, jusque-là (et jusqu’à quand ?) ferme et décidée à obtenir son départ en 2016. Gertler a essayé en vain d’utiliser le réseau du lobby juif de l’AIPAC pour calmer les ardeurs de Washington peu avant le sommet Etats-Unis – Afrique d’août dernier.
C’est ainsi que nos sources nous informent le départ de Kabila ce samedi 20 septembre pour Washington à bord d’un luxueux avion prêté par une monarchie du Golfe. L’aspect luxeux et la beauté de l’avion ont attiré la curiosité de quelques personnes qui se sont retrouvées à l’aéroport international de Ndjili ce samedi 20 septembre très tôt dans la matinée. Kabila se rend discrètement, à l’insu de son gouvernement, en visite privé et discret, de 10 jours. Aucun de ses proches conseillers ne l’accompagne dans ce voyage. Personne à l’heure actuelle n’est au courant de l’agenda précis de cette visite mais tout porte à croire que Dan Gertler pourrait essayer d’ouvrir à Kabila la porte d’autres groupes de lobbying à Washington au-delà de l’AIPAC. Il s’agit sans doute d’une mission sensible et à haut risques qui pourrait donner une autre orientation dans les actions futures de Kabila. Un Kabila qui joue à l’équilibriste entre le Kremlin et la Maison blanche et décidé à déployer tous les leviers à sa disposition pour parvenir à ses fins et sa soif du pouvoir. Un fait anodin, la visite du duo Kabila-Gertler survient quelques semaines après la visite de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à Tel Aviv ? Lorsque l’on sait que derrière Kabila c’est le Rwanda qui agit en RDC et que conscient que le départ de Kabila pourrait affaiblir son influence en RDC, Kagame déploie également de son côté et en parallèle, ses moyens pour plaider la cause de son soldat Kabila. Certainement le cas Kabila n’a pas manqué de faire partie des sujets discutés par Mushikiwabo en Israël lorsque l’on connait les relations stratégiques qu’entretiennent l’Etat juif et les Etats-Unis.
Olenga, le véritable vice-président officieux de la RDC, garde la maison Congo en l’absence de son maître Kabila
Fort de son élévation à la tête de la maison militaire du Chef de l’’état avec rang de ministre d’Etat, Kabila a confié à son homme de confiance, le général Olenga, les clés de la maison Congo. La relation fusionnelle entre ces deux hommes n’est plus à démontrer. Nous y reviendrons un peu plus en détail lors de nos prochaines publications. L’absence du président au conseil des ministres de ce samedi est une indication sérieuse de son absence du pays. Le compte-rendu de cette réunion n’a rien mentionné à ce sujet.
Mais d’ici là, il n’y a rien à signaler pour ceux qui se font des insomnies inutiles au sujet de l’imminence, plusieurs fois repoussée, de la publication du gouvernement de la cohésion nationale. Circulez, il n’y rien à voir de ce côté-là. Il faudrait peut-être attendre dans 10 jours lorsque le raïs sera de retour de sa visite privée qui n’est plus secrète grâce à l’œil avisé de DESC. Peut-être que les directives favorables qui pourraient en découler l’amèneront à publier enfin son fameux gouvernement de cohésion nationale. Ce sera alors peut-être en octobre mais pas imminent comme un certain nombre de médias d’illusions l’annoncent.
Les femmes de Kaniola n’ont rien oublié Blog de Colette Braeckman - 22/09/2014
Kaniola,
Elles n’oublieront jamais…Tout au bout de la piste, à l’orée du village, les femmes de Kaniola se sont cotisées, à raison d’un dollar chacune, pour édifier un mausolée, petite butte de briques surplombant une crypte tapissée de noms et de photos. Sitôt qu’arrivent des visiteurs, elles se regroupent en cortège, se rassemblent sur les marches et chantent en regardant fixement les noms des victimes. Le curé de Kaniola, l’abbé Bisimwa, ne se fait pas prier pour traduite la mélopée : « par ce chant, les femmes racontent comment elles ont été massacrées, emportées dans la forêt, utilisées comme esclaves sexuelles… »A côté des morts, les noms de 4000 femmes victimes de viols s’inscrivent en lettres de sang sur la brique chaulée.
Montrant la forêt dense qui ferme l’horizon et la barre des montagnes, les femmes expliquent que, durant des années, les Hutus venus du Rwanda étaient installés là bas, dans des repaires inexpugnables, d’où ils menaient des expéditions meurtrières vers les villages voisins, pour voler les récoltes, emporter le bétail (16.000 vaches ont ainsi disparu…) et surtout faire régner la terreur par le viol, le meurtre, les enlèvements… « Dans le village, ils choisissaient des filles et les emmenaient en forêt, comme «épouses», comme esclaves sexuelles, traduit l’abbé. « Voici trois semaines encore, trois femmes, qui avaient été captives durant sept années, sont revenues au village avec leurs enfants».
Alors que leurs voisines chantent, marchent, expriment leurs craintes et leurs désirs, ces trois filles là, un peu à l’écart du groupe, gardent le regard apeuré, elles dissimulent leur bébé dans les plis de leur pagne et refusent le contact. Le curé soupire : « nous avons ici 32 enfants nés du viol, ils campent dans un hangar près de l’école. Personne ne veut les aider, la communauté les rejette car leur seule présence rappelle des souvenirs atroces. On les appelle les « enfants du serpent », car ils sont les fils des violeurs. Bien souvent, lorsqu’un homme du village acceptait d’épouser leur mère après son retour, il exigeait qu’elle abandonne l’enfant qui rappelait trop de souvenirs…»
Au cours des dernières années, certes, la situation s’est améliorée : la plupart des Hutus rwandais ont été chassés de la forêt, moins par l’armée que par des milices congolaises, les Raia Mutomboki, les Casques bleus dela Monusco ont établi une base à proximité. La plupart des femmes assurent qu’à Panzi, le Docteur Mukwege et son équipe leur ont prodigué des soins médicaux gratuits et que beaucoup d’entre elles, qui souffraient de fistule, ont pu séjourner à l’hôpital jusqu’à guérison complète. Mais certaines femmes ne sont jamais rentrées au village, préférant vivre à Bukavu dans l’anonymat et une relative sécurité ; d’autres ont utilisé le petit pécule que leur ont distribué des ONG locales (35 dollars…) pour relancer leurs activités et la plupart assurent qu’à part les soins médicaux, elles n’ont jamais rien reçu, ni aidées matériellement ni indemnisées après le viol et les tortures sexuelles. Pire encore, certaines familles sont toujours endettées car il est arrivé que les ravisseurs, pour accepter de libérer la fille enlevée, exigent une rançon de 200 dollars, une somme que les parents n’ont pas fini de rembourser à leurs voisins.
L’épouse du Mwami de Ngweshe, (le chef traditionnel de Kaniola) Mme Makanba, qui a elle même vécu cachée durant ces années de terreur et qui a du accoucher en brousse confirme que, « si le pire est passé, les séquelles persistent : la peur est toujours là, les enfants nés du viol et les orphelins sont nombreux, les paysans sont ruinés. Et depuis qu’à Walungu, les Nations unies hébergent dans un camp de transit les Hutus qui ont rendu les armes, tous les cauchemars sont revenus… »
Montrant la forêt dense qui ferme l’horizon et la barre des montagnes, les femmes expliquent que, durant des années, les Hutus venus du Rwanda étaient installés là bas, dans des repaires inexpugnables, d’où ils menaient des expéditions meurtrières vers les villages voisins, pour voler les récoltes, emporter le bétail (16.000 vaches ont ainsi disparu…) et surtout faire régner la terreur par le viol, le meurtre, les enlèvements… « Dans le village, ils choisissaient des filles et les emmenaient en forêt, comme «épouses», comme esclaves sexuelles, traduit l’abbé. « Voici trois semaines encore, trois femmes, qui avaient été captives durant sept années, sont revenues au village avec leurs enfants».
Alors que leurs voisines chantent, marchent, expriment leurs craintes et leurs désirs, ces trois filles là, un peu à l’écart du groupe, gardent le regard apeuré, elles dissimulent leur bébé dans les plis de leur pagne et refusent le contact. Le curé soupire : « nous avons ici 32 enfants nés du viol, ils campent dans un hangar près de l’école. Personne ne veut les aider, la communauté les rejette car leur seule présence rappelle des souvenirs atroces. On les appelle les « enfants du serpent », car ils sont les fils des violeurs. Bien souvent, lorsqu’un homme du village acceptait d’épouser leur mère après son retour, il exigeait qu’elle abandonne l’enfant qui rappelait trop de souvenirs…»
Au cours des dernières années, certes, la situation s’est améliorée : la plupart des Hutus rwandais ont été chassés de la forêt, moins par l’armée que par des milices congolaises, les Raia Mutomboki, les Casques bleus dela Monusco ont établi une base à proximité. La plupart des femmes assurent qu’à Panzi, le Docteur Mukwege et son équipe leur ont prodigué des soins médicaux gratuits et que beaucoup d’entre elles, qui souffraient de fistule, ont pu séjourner à l’hôpital jusqu’à guérison complète. Mais certaines femmes ne sont jamais rentrées au village, préférant vivre à Bukavu dans l’anonymat et une relative sécurité ; d’autres ont utilisé le petit pécule que leur ont distribué des ONG locales (35 dollars…) pour relancer leurs activités et la plupart assurent qu’à part les soins médicaux, elles n’ont jamais rien reçu, ni aidées matériellement ni indemnisées après le viol et les tortures sexuelles. Pire encore, certaines familles sont toujours endettées car il est arrivé que les ravisseurs, pour accepter de libérer la fille enlevée, exigent une rançon de 200 dollars, une somme que les parents n’ont pas fini de rembourser à leurs voisins.
L’épouse du Mwami de Ngweshe, (le chef traditionnel de Kaniola) Mme Makanba, qui a elle même vécu cachée durant ces années de terreur et qui a du accoucher en brousse confirme que, « si le pire est passé, les séquelles persistent : la peur est toujours là, les enfants nés du viol et les orphelins sont nombreux, les paysans sont ruinés. Et depuis qu’à Walungu, les Nations unies hébergent dans un camp de transit les Hutus qui ont rendu les armes, tous les cauchemars sont revenus… »
Bienvenu, jeune énarque, rêve d'un "avenir radieux" pour son pays
AFP - 22 septembre 2014
"Faire la politique. La bonne, la vraie" : c'est le rêve de Bienvenu Matumo, l'un des 60 étudiants de la première promotion de la toute nouvelle Ecole nationale d’administration de la République démocratique du Congo. A 25 ans, il dit sa fierté d'avoir réussi le concours d'entrée de cette institution sur la base de "critères objectifs" et de ses seuls mérites dans un pays gangrené par la corruption et le clientélisme. Originaire de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (Est de la RDC) ravagée par les conflits armés depuis plus de vingt ans, Bienvenu dit avoir toujours été persuadé que la violence ne menait nulle part. Licencié en sciences agronomiques de l’Université de Goma, il a fait ses premiers pas de militant au sein de la coordination des étudiants, de 2010 à 2013. Il a ensuite rejoint la "Lutte pour le changement" (Lucha), mouvement local apolitique de jeunes indignés décidés à changer le cours des choses au Congo. Grande comme cinq fois la France, la RDC est un des pays les moins développés au monde en dépit de richesses naturelles immenses (mines, terres arables, forêt, eau...) et l'écrasante majorité de sa population vit dans une misère insondable.
Depuis son indépendance en 1960, l'ancien Congo belge a été victime de décennies de dictature et d'incurie gouvernementale et saigné par deux guerres entre 1996 et 2003. Voulant être de ceux qui décideront de "l'avenir radieux" de la RDC, Matumo estime que sa scolarité à l'ENA est un "passage obligé" pour maîtriser les rouages de l'administration avant d'entrer en politique. Les cours ont débuté en juillet à Kinshasa, et dans son costume bien ajusté, tête et visage soigneusement rasés, le jeune énarque se rêve déjà en "leader visionnaire, volontariste", à l'image d'un Nelson Mandela, ou d'un Patrice Lumumba, héros de l'indépendance congolaise assassiné en 1961. Mais il lui faut d'abord faire ses armes comme technocrate. Un haut fonctionnaire doit être avant tout "honnête, rigoureux, courageux", dit-il. - 'Vrai visage' de l'administration - Le nouveau centre de formation de la haute fonction publique congolaise a été créé pour renforcer et moderniser l'administration. Créé avec l'aide de la France, il s'inspire du modèle de l'ENA française.
Les soixante heureux élus ont été distingués parmi 4.300 candidats, titulaires d'une licence, qui ont passé le concours, dont l'oral s'est déroulé en public pour dissiper les soupçons de népotisme et corruption.
"Les membres de cette première promotion sont pour la plupart issus de milieux très modestes. Nombreux sont les jeunes des provinces admis à l’oral qui prenaient l’avion pour la première fois", a expliqué le ministre Jean-Claude Kibala sur le site internet de l'école. Bienvenu est "attentif et appliqué", indique Arthur Akeng, un de ses professeurs, "comme le reste de la classe, il a soif d’apprendre". Les cours, qui accordent une place importante à la gestion d'équipe, préparent le futur énarque à affronter la vie professionnelle au sein des différents services de l'administration où il sera intégré, au terme d'un an de formation. Deux semaines après la rentrée, Matumo a été affecté en stage de découverte dans un service comptable rattaché au ministère des Finances.
Le contraste est flagrant avec les locaux flambant neuf de l'ENA, où tout est propre, ordonné, structuré. Bienvenu découvre ce qu'il qualifie de "vrai visage" de l'administration, avec des bureaux "sous-équipés" et un personnel "pas motivé". Autres constats selon lui : l'administration est gangrenée par la "corruption" et une "politisation à outrance" transpire des différents services. "Des fonctionnaires sont recrutés sur la base des recommandations des politiciens et non d'un concours", dit-il. Mais ces réalités ne lui font pas peur. Le pays "attend beaucoup de nous [étudiants de l'ENA] et nous avons un devoir de résultat", affirme-t-il. Son maître de stage, Jean-Pierre Mazika, lui prévoit déjà un grand avenir. "Nous sommes satisfaits de lui, il écoute beaucoup, il est objectif dans ses interventions", se réjouit-il. Bénéficiaire d'une bourse mensuelle de 600 dollars, Bienvenu est encadré pendant son stage par des fonctionnaires dont le salaire varie entre 60.000 et 200.000 francs congolais (67 à 222 dollars).
Cela provoque la jalousie de certains, qui vont jusqu'à le qualifier de "privilégié de la République", dit-il sans l'once d'un reproche. Au-delà de la jalousie, les "anciens", rares à partir en retraite, craignent de perdre leur travail à l'heure où le gouvernement prépare une réforme prévoyant une revalorisation des pensions de retraite pour inciter les fonctionnaires les plus âgés à partir. L'ENA-RDC a pour devise "servir l'Etat avec intégrité, compétence et patriotisme", ce que Bienvenu est prêt à faire dans son instable région natale. Pour l'heure, Goma lui manque mais il s'en accommode: "Être formé, puis travailler pour participer au changement, au développement de la RDC", dit-il, "cela vaut plus que tout".
Elections en RDC : l'UE invite au dialogue pour éviter une "impasse" AFP - 23-09-14
L'Union européenne a invité mardi la République démocratique du Congo à "dialoguer" avec l'opposition pour l'organisation des prochaines élections, afin d'éviter une "impasse" dans ce pays plongé dans une crise politique depuis la présidentielle de 2011.
"Le refus des autorités de se prêter à un réel dialogue, notamment au sujet de la séquence des élections et du changement de mode de scrutin, risque de conduire le processus électoral à une impasse", écrit la Mission de suivi électoral de l'UE dans le résumé du rapport final sur son séjour dans le pays en mai et juin.
La RDC traverse une crise politique depuis les élections présidentielle et législatives de 2011, remportées par le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila et ses alliés. L'opposition n'a jamais accepté ces résultats et la communauté internationale a dénoncé de nombreuses irrégularités.
Aucune des autres élections qui devaient avoir lieu depuis lors ne s'est tenue. En vue d'achever le cycle électoral avant la prochaine présidentielle prévue pour 2016, les autorités ont inversé le calendrier en annonçant la tenue de scrutins locaux pour 2015, avant les élections provinciales et les sénatoriales.
L'opposition et de nombreux acteurs de la société civile ont dénoncé ce changement de calendrier et se sont élevés contre le projet de loi de révision constitutionnelle déposé par le gouvernement afin que les députés siégeant dans les assemblées provinciales soient élus désormais au scrutin indirect.
Dimanche, une coalition de députés de l'opposition a annoncé qu'elle refuserait de participer aux débats sur ce texte devant être examiné au cours de la session parlementaire en cours, ainsi que sur les différentes lois devant fixer le cadre des prochaines échéances électorales.
Ils soupçonnent que la révision constitutionnelle ne soit le prétexte à un changement de Constitution pour permettre au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir au-delà de 2016.
La mission de l'UE a rappelé que les Vingt-Huit sont prêts à soutenir le processus électoral moyennant "certaines améliorations".
Comme l'ONU, l'UE recommande aux autorités congolaises de publier un "calendrier électoral complet, consensuel et assorti d'un budget détaillé" afin de permettre aux bailleurs de fonds d'aider à l'organisation des élections.
Elikia M’Bokolo analyse la propagande coloniale belge
Blog de Colette Braeckman -. 26 septembre 2014
Blog de Colette Braeckman -. 26 septembre 2014
Rencontre avec Elikia M’Bokolo, historien et Commissaire de l’exposition sur la propagande coloniale au Musée Belvue
Comment l’historien de l’Afrique que vous êtes s’est-il intéressé à la propagande coloniale belge ?
Avec mon ami Jean Pierre Jacquemyn, professeur de littérature et amoureux de la parole congolaise, j’avais commencé à travaillé sur l’image des Belges au Congo et celle des Congolais en Belgique. Voici quinze ans, Jean-Pierre avait fait la première version de « notre Congo/onze Congo » en puisant dans les sources disponibles à l’époque… Dans cette démarche, nous insistions surtout sur la manière dont on avait montré le Congo. Cette fois, nous voulons souligner que la propagande coloniale en Belgique a commencé avec le début de la colonisation et qu’elle s’est prolongée longtemps après la fin de celle-ci…A la source de cette propagande, il n’y a pas seulement le roi Léopold II : ce dernier a réussi à impliquer beaucoup de structures qui n’auraient pas eu besoin d’y participer, en particulier à l’Eglise catholique romaine. Or elle va jouer le jeu, au nom du catholicisme et de la Belgique. S’y ajoutent les grandes entreprises financières et industrielles qui avaient besoin du Congo. Contrairement à d’autres pays, comme l’Angleterre, où les grandes banques se font discrètes, ici, tout le monde veut prendre part à la propagande…Autre caractéristique : la propagande léopoldienne et belge a utilisé tous les supports possibles. Rien ne lui a échappé : lorsqu’un gamin mange une glace, ça lui parle du Congo, la famille qui met un calendrier dans sa cuisine voit une image du Congo…Tous les Belges ont entendu parler du Congo, l’ont vu, l’ont imaginé durant toute la période coloniale. J’appelle cela de la propagande car ce qu’on leur racontait n’était pas vrai. Si on leur avait raconté la vérité, d’accord… Mais en réalité, on leur parlait de l’ « œuvre civilisatrice »…. Dans les années 1880, cela pouvait passer, faute d’autres informations. Mais dans les années 1900, Léo Frobenius a produit des pages remarquables sur les civilisations du Congo écrivant qu’au 15e siècle déjà « ces gens étaient civilisés jusqu’à la moëlle des os »…Or en Belgique on a continué à répéter les poncifs : «ces gens ne sont pas civilisés », « ils ne savent pas exploiter leurs ressources », « il faut les mettre au travail »… Par la suite, on va renforcer cette invention des races. Léopold II n’a rien à voir là dedans : les bastions de cette pensée fondée sur les races, dont le meilleur représentant est Gobineau, c’était l’Angleterre, la France, les Etats Unis. Mais la propagande belge va récupérer cette pensée et la figer, avec d’un côté, les Blancs qui n’ont que des qualités, et de l’autre les Noirs. On va aussi relever qu’il y a des « races » parmi les Noirs. Ce démon va empoisonner notre vie jusqu’aujourd’hui : on nous raconte que certaines races sont plus intelligentes, que d’autres, pour qu’elles travaillent, ont besoin d’être frappées à la chicotte (ndlr. longue lanière de cuir dont on se servait comme d’un fouet…) On oublie ainsi que le cuivre du Katanga était exploité depuis des siècles, que les croisettes de cuivre servaient de monnaie dans toute l’Afrique centrale…
Dans cette perception, les Congolais n’existent pas en tant que tels : ils n’ont d’existence que s’ils font ce qu’on leur demande de faire, sous la contrainte.
Dans cette perception, les Congolais n’existent pas en tant que tels : ils n’ont d’existence que s’ils font ce qu’on leur demande de faire, sous la contrainte.
Y eut-il des résistances à cet état de fait ?
On a négligé ce fait central : toutes les colonisations ont rencontré des résistances, y compris la colonisation belge… Lorsqu’éclatent les premières guerres, on les met sur le compte des Arabes, du fait qu’il y a des tribus guerrières, « arabisées ». Alors qu’au contraire, ces révoltes éclatent dans tout le Congo, dans les années 10,20,30, partout… On nous montre les missionnaires catholiques, en négligeant de dire que les protestants étaient là bas aussi et qu’ils travaillaient. Simon Kimbangu (ndlr. un prophète congolais qui donna naissance à la religion kimbanguiste) est issu des missions protestantes . Sa pensée était une forme de résistance : s’appuyant sur la Bible, il disait que Dieu avait créé tous les hommes égaux…En Belgique, le roi a su très bien jouer, pour démontrer que, grâce à lui, la Belgique devenait un grand pays qui jouait désormais dans la cour des grands et tous les actes de résistance ont été occultés.
Face à une telle propagande, une question se pose, où était la gauche belge ?
Dans une démocratie parlementaire, cela pose question. Certes, il y a eu des missionnaires, pour rompre le silence, mais moins qu’ailleurs. Pourquoi les Belges qui vivaient au Congo et qui voyaient des choses se sont ils tus ?
Cependant, vers la fin des années 20, on constate que des Pères de Scheut, qui vivaient au Congo, dans l’Equateur et dans la région du lac Léopold II commencent à recueillir les témoignages des gens qui décrivent la période léopoldienne. Le père Hulstaert va écrire des pages terribles qui racontent cette période là, vingt ans après. Mais avec des effets pervers, car il va suggérer aux Congolais de se coaliser, de se réunir pour survivre. Là où les gens vivaient épars dans leurs villages il va réussir à coaliser un peuple sous le nom de Anamongo.
Les Belges qui vivaient au Congo n’ignoraient pas ce qui se passait. Lorsque, tout jeune, j’étais invité chez mes condisciples de l’athénée royal de Kalina (eux ne pouvaient pas venir chez nous, dans les familles congolaises) il arrivait qu’ à table, certains parents de mes condisciples disent qu’ils savaient bien ce qui se passait dans le pays, que ce n’était pas toujours bien. Dans les courriers privés des familles, il y a peut –être des témoignages ? Qui sait ? Si oui, il faudrait que ces documents soient déposés aux archives. Si les missionnaires suédois ont écrit à leurs familles, on peut penser que des Belges l’ont fait aussi.
Cependant, vers la fin des années 20, on constate que des Pères de Scheut, qui vivaient au Congo, dans l’Equateur et dans la région du lac Léopold II commencent à recueillir les témoignages des gens qui décrivent la période léopoldienne. Le père Hulstaert va écrire des pages terribles qui racontent cette période là, vingt ans après. Mais avec des effets pervers, car il va suggérer aux Congolais de se coaliser, de se réunir pour survivre. Là où les gens vivaient épars dans leurs villages il va réussir à coaliser un peuple sous le nom de Anamongo.
Les Belges qui vivaient au Congo n’ignoraient pas ce qui se passait. Lorsque, tout jeune, j’étais invité chez mes condisciples de l’athénée royal de Kalina (eux ne pouvaient pas venir chez nous, dans les familles congolaises) il arrivait qu’ à table, certains parents de mes condisciples disent qu’ils savaient bien ce qui se passait dans le pays, que ce n’était pas toujours bien. Dans les courriers privés des familles, il y a peut –être des témoignages ? Qui sait ? Si oui, il faudrait que ces documents soient déposés aux archives. Si les missionnaires suédois ont écrit à leurs familles, on peut penser que des Belges l’ont fait aussi.
La propagande coloniale qui a marqué les esprits hier influence-t-elle aujourd’hui encore la perception que les Belges ont du Congo ?
Sans aucun doute. Au début des années 60, une sorte de « rideau de silence » est tombé sur tout ce qui concernait le Congo. On ne parle plus de rien sauf pour dire « c’est le désordre ». Du reste, au début des années 70, beaucoup de familles belges se débarrassaient du Congo, au sens propre. Elles revendaient des tabourets, des figurines…Alors que j’étais étudiant à Paris, on faisait des razzias sur Bruxelles pour en ramener ces objets. Par exemple, la bibliothèque de l’Université de Wisconsin, à Madison, s’est constituée en grande partie au départ de ces livres que l’on jetait. Les trois gros volumes publiés sur le Congo en 1956 se trouvaient pour quelques sous sur les brocantes. Il y a eu un temps où les Belges ont vomi le Congo, considérant que « puisque les Congolais sont ingrats, alors que nous on voulait les civiliser, qu’ils se débrouillent ».
Il faut dire aussi que Mobutu est un produit de la propagande coloniale belge….Regardez les premières photos, au début de son règne : Mobutu est un sosie de Baudouin, qu’il imite… A l’époque, pour tous ces gens, la mode au Congo était de s’habiller comme Baudouin, avec les lunettes, la raie…La pensée commune c’était que « sans les Blancs on n’est rien »…On a vu cela dans toutes les anciennes colonies mais en Belgique, c’était plus poussé qu’ailleurs.
En Belgique, on parle souvent des « Noirs », au lieu de dire les Rwandais, les Congolais. On se réfère aussi aux ethnies, en recourant aux clichés en disant, par exemple : « les Balubas sont intelligents , les Bangala sont violents et brutaux, les Swahilis roublards et menteurs, les Bakongo sont obéissants mais portés à se révolter. » Tout cela persiste jusqu’aujourd’hui comme si beaucoup de Belges n’avaient toujours rien compris à ce qui s’est passé au Congo…
Il faut dire aussi que Mobutu est un produit de la propagande coloniale belge….Regardez les premières photos, au début de son règne : Mobutu est un sosie de Baudouin, qu’il imite… A l’époque, pour tous ces gens, la mode au Congo était de s’habiller comme Baudouin, avec les lunettes, la raie…La pensée commune c’était que « sans les Blancs on n’est rien »…On a vu cela dans toutes les anciennes colonies mais en Belgique, c’était plus poussé qu’ailleurs.
En Belgique, on parle souvent des « Noirs », au lieu de dire les Rwandais, les Congolais. On se réfère aussi aux ethnies, en recourant aux clichés en disant, par exemple : « les Balubas sont intelligents , les Bangala sont violents et brutaux, les Swahilis roublards et menteurs, les Bakongo sont obéissants mais portés à se révolter. » Tout cela persiste jusqu’aujourd’hui comme si beaucoup de Belges n’avaient toujours rien compris à ce qui s’est passé au Congo…
Que pensez vous de cette « expertise » belge si souvent mise en avant à propos du Congo ?
Cette expertise est censée découler de l’accumulation des connaissances durant la période coloniale, parmi lesquelles beaucoup de préjugés. Ce qui est grave, c’est qu’au Congo même la propagande coloniale a produit des effets, elle a marqué les esprits. Les Congolais eux-mêmes parlent de « Blancs « et « Noirs ». Un proverbe existe dans toutes les langues du Congo : « on a beau dire, un Blanc restera un Blanc, un Noir restera un Noir… »Lorsqu’un chauffard brûle un feu rouge c’est ce qu’on lui dit, et aussi lorsqu’un politicien vole de l’argent. Jusqu’aujourd’hui, nous sommes dépréciés.
En outre, s’il faut choisir entre deux expertises, congolaise et belge, c’est la belge qui l’emportera, payée en milliers de dollars ou d’euros au contraire du Congolais, payé en centaines…De même, on choisira plutôt un médecin congolais travaillant en Afrique du Sud –et formé par les Blancs-que son collègue resté au Congo.
Voyez la querelle qui persiste au Congo, sur les « originaires ». Beaucoup pensent que l’on pourrait réaménagerla Constitution par rapport aux « originaires » : les citoyens d’un territoire seraient les habitants légitimes de ce territoire, à l’exclusion des autres. Mais cela, c’est la classification coloniale ! Or si vous lisez l’histoire du Congo, vous voyez que tous les royaumes ont toujours été fondés par des étrangers, des gens venus d’ailleurs. Une telle ethnicisation de la politique congolaise est dramatique. Aujourd’hui les Congolais, surtout Kinshasa parlent d’une « invasion » des swahilis…Or le swahili c’est une langue, et non un peuple…
Dans l’exposition, nous avons des images montrant la propagande coloniale sur les « Arabisés », qui étaient le premier nom donné aux Swahilis. Or ces gens étaient des habitants du Congo qui parlaient le swahili, certains étaient devenus musulmans et commerçaient avec Zanzibar… Le Congo porte encore des traces de cela.
En outre, s’il faut choisir entre deux expertises, congolaise et belge, c’est la belge qui l’emportera, payée en milliers de dollars ou d’euros au contraire du Congolais, payé en centaines…De même, on choisira plutôt un médecin congolais travaillant en Afrique du Sud –et formé par les Blancs-que son collègue resté au Congo.
Voyez la querelle qui persiste au Congo, sur les « originaires ». Beaucoup pensent que l’on pourrait réaménagerla Constitution par rapport aux « originaires » : les citoyens d’un territoire seraient les habitants légitimes de ce territoire, à l’exclusion des autres. Mais cela, c’est la classification coloniale ! Or si vous lisez l’histoire du Congo, vous voyez que tous les royaumes ont toujours été fondés par des étrangers, des gens venus d’ailleurs. Une telle ethnicisation de la politique congolaise est dramatique. Aujourd’hui les Congolais, surtout Kinshasa parlent d’une « invasion » des swahilis…Or le swahili c’est une langue, et non un peuple…
Dans l’exposition, nous avons des images montrant la propagande coloniale sur les « Arabisés », qui étaient le premier nom donné aux Swahilis. Or ces gens étaient des habitants du Congo qui parlaient le swahili, certains étaient devenus musulmans et commerçaient avec Zanzibar… Le Congo porte encore des traces de cela.
L’exposition sera-t-elle présentée au Congo ?
Nous l’espérons. Il s’agira de montrer aux Congolais que la colonisation, ce fut autre chose que les mensonges racontés aux Congolais et aussi aux Belges.
La capacité des Congolais à s’autodénigrer est un reflet du regard que les Belges portaient sur eux. Pour beaucoup de Congolais, arriver en Europe c’était arriver au paradis…. L’exposition tente de démonter les mécanismes de propagande, elle tente de déconditionner tout le monde, d’aller à l’histoire, à la vérité. C’est sur cette base là qu’il faut tenter de faire des choses ensemble. Je pense qu’on peut faire des choses avec les Chinois, les Turcs, les Coréens, mais aussi avec les Belges…Il faut se déconditionner pour pouvoir repartir…Je ne crois pas qu’il y ait une haine des Congolais envers les Belges, à l’inverse du Kenya par exemple. Cette histoire d’ « oncle » et de « neveu » qui circule entre Belges et Congolais est elle aussi absurde, car dans notre histoire, c’est toujours par l’ « oncle » que vient le malheur, la relation est malsaine…
La capacité des Congolais à s’autodénigrer est un reflet du regard que les Belges portaient sur eux. Pour beaucoup de Congolais, arriver en Europe c’était arriver au paradis…. L’exposition tente de démonter les mécanismes de propagande, elle tente de déconditionner tout le monde, d’aller à l’histoire, à la vérité. C’est sur cette base là qu’il faut tenter de faire des choses ensemble. Je pense qu’on peut faire des choses avec les Chinois, les Turcs, les Coréens, mais aussi avec les Belges…Il faut se déconditionner pour pouvoir repartir…Je ne crois pas qu’il y ait une haine des Congolais envers les Belges, à l’inverse du Kenya par exemple. Cette histoire d’ « oncle » et de « neveu » qui circule entre Belges et Congolais est elle aussi absurde, car dans notre histoire, c’est toujours par l’ « oncle » que vient le malheur, la relation est malsaine…
Parmi les jeunes générations, il y a-t-il une sorte de « décontamination » ?
Je ne crois pas car s’il n’y a plus de propagande, il n’y a pas de cours d’histoire non plus. On ne sait pas ce qui se dit dans les familles. Dans l’histoire orale congolaise il se dit beaucoup de choses. Sur le plan géographique, sur celui des identités collectives…Les Batetela par exemple disent que eux, ils ont résisté. Et il est vrai qu’ils ont été les empêcheurs de coloniser tranquillement. Les Bakongos aussi disent qu’ils ont toujours résisté, que leur royaume existait avant la Belgique elle-même.
Par contre, au Katanga ou au Kasaï, l’idéal pour une famille c’est que leur fille épouse un « muzungu », un Blanc. Là vous êtes considéré comme sauvé…
Par contre, au Katanga ou au Kasaï, l’idéal pour une famille c’est que leur fille épouse un « muzungu », un Blanc. Là vous êtes considéré comme sauvé…
Les guerres qui se sont déroulées à l’Est du Congo ont-elles provoqué une résistance, une maturation ?
Il y a toujours eu des résistances à l’Est. Dans ces provinces, les forces armées congolaises n’ont pas vraiment combattu, ce que l’on a vu émerger, c’est la résistance populaire. Déjà pendant la colonisation, cette résistance a été combattue de manière systématique. Dans les archives coloniales, dès les années 20, on voit apparaître le mot « déportation »…La résistance est l’une des caractéristiques des populations congolaises et nous l’avons introduite dans le commentaire de l’exposition.
Pourquoi les historiens, Belges mais surtout Congolais, ne se sont ils jamais focalisés sur ces résistances ?
Nos historiens, jusqu’à l’âge de 40 ans à peu près, ont été formés à l’ancienne, suivant l’école historique belge qui ne considérait comme valables que les documents écrits. Or les seuls documents écrits étaient les documents coloniaux, qui parlaient de l’économie, de la géographie, mais pas de la résistance…On ne voyait, on n’entendait pas la population. Des mots ont été détournés de leur sens: aujourd’hui le terme « Salongo » désigne le travail obligatoire du samedi. Or le chant «Salongo » est important au Congo. C’est le chant des travailleurs du chemin de fer, des entreprises forestières, du travail forcé ; ils chantaient « Salongo » et il s’agissait là d’un chant de dénonciation du travail forcé, qu’ils comparaient à l’esclavage en disant que cela doit se terminer…
Tant qu’on ne prend pas en compte ce que les gens disent, l’histoire que l’on écrit, c’est celle des appareils d’Etat. Or la plupart des discours tournent autour de la gouvernance, de l‘économie. Et aujourd’hui, si le Congo survit, c’est parce que les populations refusent de mourir. Quand il n’y a pas d’Etat, ils organisent des contre Etats. Quand il n’y a pas d’armée, ils s’organisent pour résister autrement. L’espoir du Congo, c’est la continuité de cette résistance.
Les meilleurs de la classe politique congolaise, ce sont des « premiers de classe ». Des diplômés de l’université, qui croient qu’un 19 sur 20 en droit constitutionnel ou en économie politique lui donne la capacité de gérer un Etat. Ils ne savent pas qu’un Etat, ce n’est pas seulement la compétence mais aussi l’obligation de rendre compte de ce que l’on fait et de s’appuyer sur le peuple. Lorsque Kinshasa a été envahie par les troupes rwandaises, ce sont les gens du quartier populaire de Masina qui ont défendu la ville. Même le ministre de la Défense avait fui…
Ce sont ces mêmes gens, qui, le 4 janvier 1959, ont dit «basta » la colonisation, on n’en veut plus. J’étais gamin à l’époque mais du jour au lendemain la colonisation s’est effondrée : les gens voulaient voir le fleuve, dépassaient la barrière du chemin de fer, ils n’obéissaient plus. L’Etat congolais n’a pas la mémoire de son passé. Le pouvoir post colonial joue avec le feu. Quand on vit à Kinshasa, qu’on voit au rond point Victoire passer les 4×4 des tenants du pouvoir, face aux rangées de gens qui font la file pour attendre l’autobus, on se demande quand l’explosion va avoir lieu, quand quelqu’un va lancer la première pierre…
Ce carapaçonnage derrière une soi disant compétence et la reconnaissance de Washington ou d’autres, ça va éclater à la figure des gens. On joue avec le feu…Et en particulier les juristes du pouvoir qui veulent changer la Constitution….
Tant qu’on ne prend pas en compte ce que les gens disent, l’histoire que l’on écrit, c’est celle des appareils d’Etat. Or la plupart des discours tournent autour de la gouvernance, de l‘économie. Et aujourd’hui, si le Congo survit, c’est parce que les populations refusent de mourir. Quand il n’y a pas d’Etat, ils organisent des contre Etats. Quand il n’y a pas d’armée, ils s’organisent pour résister autrement. L’espoir du Congo, c’est la continuité de cette résistance.
Les meilleurs de la classe politique congolaise, ce sont des « premiers de classe ». Des diplômés de l’université, qui croient qu’un 19 sur 20 en droit constitutionnel ou en économie politique lui donne la capacité de gérer un Etat. Ils ne savent pas qu’un Etat, ce n’est pas seulement la compétence mais aussi l’obligation de rendre compte de ce que l’on fait et de s’appuyer sur le peuple. Lorsque Kinshasa a été envahie par les troupes rwandaises, ce sont les gens du quartier populaire de Masina qui ont défendu la ville. Même le ministre de la Défense avait fui…
Ce sont ces mêmes gens, qui, le 4 janvier 1959, ont dit «basta » la colonisation, on n’en veut plus. J’étais gamin à l’époque mais du jour au lendemain la colonisation s’est effondrée : les gens voulaient voir le fleuve, dépassaient la barrière du chemin de fer, ils n’obéissaient plus. L’Etat congolais n’a pas la mémoire de son passé. Le pouvoir post colonial joue avec le feu. Quand on vit à Kinshasa, qu’on voit au rond point Victoire passer les 4×4 des tenants du pouvoir, face aux rangées de gens qui font la file pour attendre l’autobus, on se demande quand l’explosion va avoir lieu, quand quelqu’un va lancer la première pierre…
Ce carapaçonnage derrière une soi disant compétence et la reconnaissance de Washington ou d’autres, ça va éclater à la figure des gens. On joue avec le feu…Et en particulier les juristes du pouvoir qui veulent changer la Constitution….
Un nouveau village où les femmes du Congo reprennent espoir Blog de Colete Braeckman -23 septembre 2014
Panzi, - Traversant les quartiers sud de Bukavu, la route qui mène à l’hôpital de Panzi et au delà, à la frontière burundaise, ressemble plutôt à une piste défoncée par les pluies, jalonnée de boutiques où l’on vend chargeurs, cartes de téléphone, appareils électro ménagers importés de Chine. A tout moment, un camion renverse son chargement de bananes ou de charbon de bois, la circulation se bloque et, par dizaines les badauds s’agglutinent ou font semblant de s’affairer. C’est pour dégorger Bukavu, encombrée sinon paralysée, où il arrivait que des femmes sur le point d’accoucher meurent au bord du chemin, que, voici vingt ans, le docteur Mukwege a fondé l’hôpital de Panzi, avec l’aide des églises norvégienne et suédoise soutenant la 8eme CEPAC (Conférence des églises chrétiennes pour l’Afrique centrale). A l’époque, les églises opérant au Sud Kivu se répartissaient l’espace suivant des critères qui remontent à l’ère coloniale : les catholiques se déployaient dans les villes tandis que les protestants, venus de Tanzanie, devaient rayonner dans les campagnes, depuis les hautes montagnes jusqu’aux rives du lac Tanganyika.
Originaire de Kaziba, d’où son père était parti vers Bukavu pour y fonder la première paroisse protestante, le docteur Mukwege, après la fin de ses études au Burundi, fut d’abord affecté à l’hôpital de Lemera, créé en 1978. Attirées par sa réputation de gynécologue exceptionnel, les femmes de toute la région ne tardèrent pas à affluer dans ce vaste établissement, y compris depuis les pays voisins, le Rwanda et le Burundi. C’est là aussi que Mukwege fonda un institut technique médical. Mais Lemera, où commença la première guerre du Congo en octobre 1996, ne se remit jamais réellement de ces journées tragiques où le personnel médical et les malades furent massacrés par les rebelles qui partaient alors à l’assaut du Congo. Ayant échappé de justesse à la tuerie, le Dr Mukwege, qui porte toujours le titre de chef du département des œuvres médicales de la CEPAC, décida alors de fonder une nouvelle structure plus proche de Bukavu et d’accès plus facile.
PLUSIEURS FOIS PILLE ET RECONSTRUIT PANZI EST DEVENU UN HOPITAL DE REFERENCE
Originaire de Kaziba, d’où son père était parti vers Bukavu pour y fonder la première paroisse protestante, le docteur Mukwege, après la fin de ses études au Burundi, fut d’abord affecté à l’hôpital de Lemera, créé en 1978. Attirées par sa réputation de gynécologue exceptionnel, les femmes de toute la région ne tardèrent pas à affluer dans ce vaste établissement, y compris depuis les pays voisins, le Rwanda et le Burundi. C’est là aussi que Mukwege fonda un institut technique médical. Mais Lemera, où commença la première guerre du Congo en octobre 1996, ne se remit jamais réellement de ces journées tragiques où le personnel médical et les malades furent massacrés par les rebelles qui partaient alors à l’assaut du Congo. Ayant échappé de justesse à la tuerie, le Dr Mukwege, qui porte toujours le titre de chef du département des œuvres médicales de la CEPAC, décida alors de fonder une nouvelle structure plus proche de Bukavu et d’accès plus facile.
PLUSIEURS FOIS PILLE ET RECONSTRUIT PANZI EST DEVENU UN HOPITAL DE REFERENCE
Avec l’aide des églises de Suède et de Norvège, il choisit le quartier de Panzi, pour y installer un nouvel hôpital particulièrement voué aux soins gynécologiques. Pillé puis détruit par les rebelles, Panzi fut chaque fois reconstruit avec l’aide de la solidarité internationale. Aujourd’hui, l’hôpital vaste et bien tenu, est devenu une structure de référence, bénéficiant aussi du soutien de l’Etat congolais.
Au fil des années, l’afflux de patients a permis la création d’un nouveau village. Tout autour de Panzi, les maisons ont surgi du sol, toits de tôle enchevêtrés et murs d’argile qui s’effondrent souvent lors des grosses pluies. Devant l’hôpital, s’alignent des étals où les familles achètent de quoi nourrir leur parent. De petits hôtels se sont ouverts et même une boîte de nuit dont la musique tonitruante retentit jusque dans le bureau du docteur !
Mais l’animation de Panzi a aussi une autre cause : bon nombre de femmes victimes de violences sexuelles, qui étaient arrivées à l’hôpital pour se faire soigner, ont refusé de repartir ! Les unes avaient été rejetées par leur mari resté au village, les autres avaient tout perdu, la santé, leur maison, leur famille. Nombre d’entre elles, systématiquement violées alors qu’elles se rendaient aux champs du côté de Mwenga et de Shabunda, aux abords de la forêt, avaient décidé de ne plus quitter les abords de la ville. Et d’autres enfin ont fini par considérer Panzi et « leur » docteur comme leur véritable famille. C’est le cas d’Alphonsine. Cette jeune fille au doux sourire, soignée et reconstruite par le Dr Mukwege, ne veut plus quitter les lieux. Elle travaille dans l’hôpital, partage souvent les repas familiaux du médecin, n’a guère d’autre horizon.
C’est ainsi qu’au fil des années, Panzi est devenu bien plus qu’un hôpital : les femmes y sont accueillies et, durant le temps des soins, qui peut durer des semaines, sinon des mois, les enfants sont accueillis dans une crèche. Mais lorsque l’opération a réussi, tout reste à faire : puisqu’il s’agît de lutter contre l’impunité et d’apprendre aux femmes à réclamer leurs droits, une clinique juridique a été ouverte. Là, une avocate de renom, Yvette Kobuo, s’est mise à l’écoute des femmes, constitue un dossier, examine les procédures qui pourraient donner lieu à des procédures judiciaires.
Au fil des années, l’afflux de patients a permis la création d’un nouveau village. Tout autour de Panzi, les maisons ont surgi du sol, toits de tôle enchevêtrés et murs d’argile qui s’effondrent souvent lors des grosses pluies. Devant l’hôpital, s’alignent des étals où les familles achètent de quoi nourrir leur parent. De petits hôtels se sont ouverts et même une boîte de nuit dont la musique tonitruante retentit jusque dans le bureau du docteur !
Mais l’animation de Panzi a aussi une autre cause : bon nombre de femmes victimes de violences sexuelles, qui étaient arrivées à l’hôpital pour se faire soigner, ont refusé de repartir ! Les unes avaient été rejetées par leur mari resté au village, les autres avaient tout perdu, la santé, leur maison, leur famille. Nombre d’entre elles, systématiquement violées alors qu’elles se rendaient aux champs du côté de Mwenga et de Shabunda, aux abords de la forêt, avaient décidé de ne plus quitter les abords de la ville. Et d’autres enfin ont fini par considérer Panzi et « leur » docteur comme leur véritable famille. C’est le cas d’Alphonsine. Cette jeune fille au doux sourire, soignée et reconstruite par le Dr Mukwege, ne veut plus quitter les lieux. Elle travaille dans l’hôpital, partage souvent les repas familiaux du médecin, n’a guère d’autre horizon.
C’est ainsi qu’au fil des années, Panzi est devenu bien plus qu’un hôpital : les femmes y sont accueillies et, durant le temps des soins, qui peut durer des semaines, sinon des mois, les enfants sont accueillis dans une crèche. Mais lorsque l’opération a réussi, tout reste à faire : puisqu’il s’agît de lutter contre l’impunité et d’apprendre aux femmes à réclamer leurs droits, une clinique juridique a été ouverte. Là, une avocate de renom, Yvette Kobuo, s’est mise à l’écoute des femmes, constitue un dossier, examine les procédures qui pourraient donner lieu à des procédures judiciaires.
NANTIES DU PETIT PECULE QUE PANZI LEUR AVAIT ACCORDE LES FEMMES SE SONT LANCEES DANS LE COMMERCE REUSSISSANT A NOURRIR LEUR ENFANT
Un peu plus loin, Maman Zawadi et plusieurs volontaires « encadrent » des jeunes filles qui poursuivent leur traitement et guérissent lentement de leur traumatisme. Dans la perspective d’une future réinsertion, elles apprennent un métier, la couture, la vannerie, ou, de manière plus sophistiquée, s’initient à la comptabilité, acquièrent la capacité de gérer un petit business. Le Dr Mukwege s’émerveille toujours du courage de ses anciennes patientes : « combien de femmes n’ais je pas vu repartir ainsi ? Nanties du petit pécule que Panzi leur avait accordé, elles se sont lancées dans le commerce, réussissant à nourrir leur enfant… »
Avec le temps, au vu des prix qui se succédaient et des subventions internationales toujours plus importantes, le Docteur Mukwege a décidé d’élargir le rayonnement de son hôpital. C’est ainsi qu’a vu le jour la Fondation Panzi, indépendante de l’hôpital lui même et qui a une activité beaucoup plus large : des cliniques mobiles sont envoyées dans les villages les plus reculés. Les femmes peuvent se faire examiner et y recevoir les premiers soins avant d’être, si nécessaire, acheminées sur Panzi.
En outre la Fondation Panzi se déploie désormais loin du Kivu : au Maniéma, au Katanga, dans les deux Kasaï et dans l’Equateur, elle envoie des spécialistes du traitement des fistules vaginales. Les équipes dirigées par le Dr Tina Amisi y découvrent souvent des femmes invalidées depuis des années par la fistule, résultant de grossesses précoces et mal traitées. Des soins sont prodigués sur place et les cas les plus graves peuvent être renvoyés sur Panzi. Cette extension de son activité a permis au Docteur de découvrir une autre facette des maux qui accablent son pays. Devant la caméra de Thierry Michel, il soupire : « le Kasaï, l’Equateur n’ont pas connu la guerre. Mais le nombre de fistules est parfois aussi élevé qu’au Nord et au Sud Kivu, résultant du manque d’accès aux soins ou de traitements inappropriés… Il reste tant à faire… »
Avec le temps, au vu des prix qui se succédaient et des subventions internationales toujours plus importantes, le Docteur Mukwege a décidé d’élargir le rayonnement de son hôpital. C’est ainsi qu’a vu le jour la Fondation Panzi, indépendante de l’hôpital lui même et qui a une activité beaucoup plus large : des cliniques mobiles sont envoyées dans les villages les plus reculés. Les femmes peuvent se faire examiner et y recevoir les premiers soins avant d’être, si nécessaire, acheminées sur Panzi.
En outre la Fondation Panzi se déploie désormais loin du Kivu : au Maniéma, au Katanga, dans les deux Kasaï et dans l’Equateur, elle envoie des spécialistes du traitement des fistules vaginales. Les équipes dirigées par le Dr Tina Amisi y découvrent souvent des femmes invalidées depuis des années par la fistule, résultant de grossesses précoces et mal traitées. Des soins sont prodigués sur place et les cas les plus graves peuvent être renvoyés sur Panzi. Cette extension de son activité a permis au Docteur de découvrir une autre facette des maux qui accablent son pays. Devant la caméra de Thierry Michel, il soupire : « le Kasaï, l’Equateur n’ont pas connu la guerre. Mais le nombre de fistules est parfois aussi élevé qu’au Nord et au Sud Kivu, résultant du manque d’accès aux soins ou de traitements inappropriés… Il reste tant à faire… »
La révolution des femmes naît à Panzi
Blog de Colette Braeckman - 23 septembre 2014
Blog de Colette Braeckman - 23 septembre 2014
Lorsqu’elles arrivent à Panzi, les femmes doivent être réhabilitées physiquement, mais aussi retrouver les moyens de vivre de manière autonome. « Le début de cette entreprise remonte à 2006 » explique Herman Mukwege, le frère du médecin-chef de Panzi . « Cette année là, nous avons loué un petit bâtiment à côté de l’hôpital pour y créer un centre de transit, destiné à héberger une trentaine de femmes. Après avoir été victimes de violences sexuelles, il fallait qu’elles puissent se reconstruire… Nous avons appelé cette maison « Dorcas un ». A partir de là, l’idée a fait son chemin : de 2009 à 2012, nous avons accordé des micro-crédits, distribué des tôles aux mamans qui, autour de Panzi, avaient pu acheter un terrain. Certaines d’entre elles, qui n’avaient que 20 dollars au départ, ont pu acquérir une parcelle… »
D’autres femmes sont retournées au village dotées d’un petit pécule et de capacités nouvelles : «en milieu rural, nous avons pu réinsérer un millier de femmes et scolariser 5000 enfants »…
Au fil des années, « Dorcas » désormais qualifié de « centre de transit et d’autonomisation des femmes », s’est agrandi et voici un mois, Dorcas III a été inauguré en grande pompe, en présence des représentants diplomatiques de la Norvège. Ce bâtiment, doté de vastes auditoires modernes, a les ambitions d’une véritable « université des femmes ». Telle est la vision du Docteur Mukwege : « les femmes, aujourd’hui victimes, ont aussi la capacité, demain, de devenir des leaders. Il faut pour cela les former, leur donner conscience de leur force, de leurs talents… »
Lors de la cérémonie d’inauguration, les femmes ont apporté leur témoignage : « lorsque je suis arrivée à Panzi en 2003 » raconte Louise, j’étais comme morte, sur le plan physique comme psychologique : les rebelles avaient tué ma sœur, obligée à boire le sang de mon frère… Après l’accouchement, mon enfant a été pris en charge. Aujourd’hui, je travaille, je suis une femme debout, autonome… »
Lorsqu’il prend la parole, celui que toutes appellent « papa Mukwege » répète avec conviction : «les femmes n’ont pas seulement droit à la santé. Elles doivent conquérir tous leurs droits. Nous ne pouvons pas tolérer que dans ce pays, 50% de la population soient à l’écart du pouvoir. Et cela alors que c’est vous, les mamans, qui portez le Congo sur vos épaules… Vous devez vous battre, pour votre dignité, pour l’avenir de votre pays…»
Soutenu par ses amis scandinaves, le Dr Mukwege est convaincu du fait qu’au Congo, les femmes seront le ferment du changement social sinon politique. A l’avenir, Dorcas III fonctionnera en symbiose avec la « Cité de la Joie » dirigée par la Belge Christine De Schryver et financée par la dramaturge américaine Eve Enssler, où des femmes venues de toutes les provinces du Congo recoivent durant plusieurs mois une formation destinées à faire d’elles des entrepreneurs économiques, des leaders d’opinion, sinon des militantes politiques…
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D’autres femmes sont retournées au village dotées d’un petit pécule et de capacités nouvelles : «en milieu rural, nous avons pu réinsérer un millier de femmes et scolariser 5000 enfants »…
Au fil des années, « Dorcas » désormais qualifié de « centre de transit et d’autonomisation des femmes », s’est agrandi et voici un mois, Dorcas III a été inauguré en grande pompe, en présence des représentants diplomatiques de la Norvège. Ce bâtiment, doté de vastes auditoires modernes, a les ambitions d’une véritable « université des femmes ». Telle est la vision du Docteur Mukwege : « les femmes, aujourd’hui victimes, ont aussi la capacité, demain, de devenir des leaders. Il faut pour cela les former, leur donner conscience de leur force, de leurs talents… »
Lors de la cérémonie d’inauguration, les femmes ont apporté leur témoignage : « lorsque je suis arrivée à Panzi en 2003 » raconte Louise, j’étais comme morte, sur le plan physique comme psychologique : les rebelles avaient tué ma sœur, obligée à boire le sang de mon frère… Après l’accouchement, mon enfant a été pris en charge. Aujourd’hui, je travaille, je suis une femme debout, autonome… »
Lorsqu’il prend la parole, celui que toutes appellent « papa Mukwege » répète avec conviction : «les femmes n’ont pas seulement droit à la santé. Elles doivent conquérir tous leurs droits. Nous ne pouvons pas tolérer que dans ce pays, 50% de la population soient à l’écart du pouvoir. Et cela alors que c’est vous, les mamans, qui portez le Congo sur vos épaules… Vous devez vous battre, pour votre dignité, pour l’avenir de votre pays…»
Soutenu par ses amis scandinaves, le Dr Mukwege est convaincu du fait qu’au Congo, les femmes seront le ferment du changement social sinon politique. A l’avenir, Dorcas III fonctionnera en symbiose avec la « Cité de la Joie » dirigée par la Belge Christine De Schryver et financée par la dramaturge américaine Eve Enssler, où des femmes venues de toutes les provinces du Congo recoivent durant plusieurs mois une formation destinées à faire d’elles des entrepreneurs économiques, des leaders d’opinion, sinon des militantes politiques…
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© CongoForum, le samedi 27 septembre 2014