SOMMAIRE
En ce jeudi 15 mars 2018, a lieu l’ouverture ce jeudi de la session du mars au parlement, sujet qui intéresse au plus haut point les journaux parus à Kinshasa. Les sujets que, d’après eux, le Parlement devrait examiner d’urgence avant les élections, sont si nombreux qu’on en voit à peine le bout.
Session parlementaire
L’Avenir titre «Députés et sénateurs reprennent le chemin du Parlement»
Les députés nationaux comme leurs collègues sénateurs reprennent ce jeudi 15 mars 2018 le chemin de l’hémicycle du Palais du peuple, annonce L’Avenir, rappelant que cette session s’ouvre dans un contexte de la poursuite du processus électoral en cours en RDC. Dans cette optique, la loi sur la répartition des sièges devrait être inscrite parmi les priorités de l’ordre du jour de la session de mars 2018 car sa promulgation est programmée par la CENI pour le 8 mai 2018, suppute L’Avenir.
En effet, les vacances parlementaires ont pris fin depuis mercredi 14 mars 2018. Les députés nationaux comme leurs collègues sénateurs reprennent ce jeudi 15 mars le chemin de l’hémicycle du Palais du peuple. C’est la rentrée parlementaire pour la session ordinaire de mars 2018, avant celle de septembre, essentiellement budgétaire.
L’Avenir rappelle que dans son discours d’ouverture de la session extraordinaire de janvier 2018, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku avait conscientisé ses collègues en ces termes : « Nos divergences politiques, si profondes soient-elles, ne doivent pas nous empêcher de nous retrouver sur l’essentiel et de défendre ensemble certains fondamentaux. Aujourd’hui plus que jamais, les Congolais aspirent aux élections. Notre devoir en tant qu’acteurs politiques est d’agir pour que cette attente populaire puisse être satisfaite au plus vite. Ce, dans les conditions adéquates et acceptables ».
Mais des voix dans les rangs des élus du peuple s’élèvent pour exiger d’abord l’audit de la gestion de la CENI et du fichier électoral, avant de s’appesantir sur les autres aspects liés notamment à l’arsenal juridique dont cette institution d’appui à la démocratie a besoin pour fonctionner, rapporte de son côté La Prospérité.
Ce journal titre « Députés et Sénateurs en session aujourd’hui. Elections 2018 : début du dernier virage ! »
« La nouvelle session s’ouvre aujourd’hui, au Palais du Peuple, à Lingwala. Députés et Sénateurs, quoique leurs mandats respectifs aient excédé les limites constitutionnelles fixées, ont encore la possibilité de jouer un rôle dans la mise sur pied de l’arsenal juridique nécessaire à l’organisation des élections. Ils devront, normalement, se consacrer principalement, au cours de cette session, à l’examen ainsi qu’à l’adoption de la loi portant répartition des sièges. Echarde ?
Or, jusqu’ici, la CENI, l’institution d’appui à la démocratie qualifiée en matière d’élections, n’a pas encore publié le fichier électoral. Dans les rangs des élus du peuple, des voix s’élèvent pour exiger d’abord l’audit de la gestion de la CENI, avant de s’appesantir sur les autres aspects liés notamment, au contenu du fichier dont le traitement en vue d’éliminer les doublons et autres infirmités, serait encore en cours. Telle est, apparemment, la première écharde. Dans l’entretemps, la CENI, de son côté, pour finaliser ses préparatifs, attend la liste actualisée de partis et regroupements politiques, au plus tard, le 26 mars prochain. Une fois que le Ministère de l’Intérieur, sous les commandes de Mova, aura transmis cette liste, tous les autres nouveau-nés des partis et regroupements n’auront qu’à s’enterrer. D’où, la nécessité, pour tous ceux qui, comme ‘’Ensemble pour le changement’’ de Katumbi ainsi que la future alliance tractée par l’UNC, le MLC, le Palu ou, même, par l’Udps, de se hâter pour ne pas rater le train dont le go sera donné incessamment. Il y a extrême urgence !
Au travail ! Ils reprennent le chemin de l’hémicycle ce matin. Députés et Sénateurs sont invités à se prendre au sérieux. Ils doivent, en tout cas, se mettre au travail. Deux discours, comme l’accoutumée, seront tenus aujourd’hui. L’un, de Minaku Ndjalandjoko, le Président de l’Assemblée Nationale. L’autre, de Léon Kengo wa Dondo, le Speaker du Sénat. Sans entrer dans les secrets des dieux, il va sans dire qu’ils joindront leurs voix à toutes les préoccupations consécutives à l’organisation des élections.
Dans ce cadre, la priorité des priorités sera, logiquement, accordée à l’examen ainsi qu’à l’adoption de la loi portant répartition des sièges. Selon toute vraisemblance, cette dernière ne saurait être traitée tant que la CENI n’aura pas publié les listes électorales que l’on appelle, en d’autres termes, le fichier électoral dont la mise à jour s’est achevée, le 31 janvier 2018..
Le temps peut-être, pour la CENI, de finir le travail de traitement qualitatif de ce fichier, pour chasser les doublons et les vibrions inutiles, les Députés et Sénateurs devront encore prendre leur mal en patience.
Néanmoins, les matières à traiter, dans cette panoplie de problèmes auxquels le pays est confronté, sont multiples. Juste après l’ouverture de la session, les deux chambres du parlement reviendront à la procédure usuelle. D’abord, la conférence de Présidents pour l’adoption de l’ordre du jour. Puis, au moment de la prochaine plénière, les Députés et Sénateurs s’y prononceront, à leur tour respectif. Dans tous les cas, nombreux sont ceux qui rappellent que les arriérés sont multiples. A cela, certains pensent qu’il faudrait y ajouter tous les autres cas. Allusion faite, ici, au drame humanitaire à Djugu, Beni, Kasaï et consorts. Aux marches pacifiques et à la guerre des chiffres qui s’ensuit. Les affaires de l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre ainsi que toutes les dispositions subséquentes ne seront ni éludées, ni occultées. Les exigences de la décrispation et du respect des libertés seront évoquées comme préalables cardinaux à la tenue des prochaines élections, à fin décembre 2018.
Inflation de motions De plus en plus, l’on parle également de la perspective d’une inflation de motions. Déjà, le Rassemblement de Kasa-Vubu a laissé entendre qu’il mettrait à profit la brèche que lui offre l’ouverture de cette session, pour pousser les Députés à désavouer Bruno Tshibala. La démarche étant parlementaire, doit-on penser qu’en ce moment, cette plateforme dont est issu l’actuel Premier Ministre, arrivé aux affaires en avril 2017 et investi en mai 2017, est déjà en train de chercher à secouer le cocotier ? Rien n’est moins sûr. D’autant qu’elle peut prendre pour prétexte, les derniers incidents survenus à la Primature, peu avant la démission de Michel Nsomue de ses fonctions de Directeur de Cabinet, pour se taper au moindre coût, la tête de Bruno Tshibala. Chose qui ne peut marcher que si et seulement si la Majorité mordait à l’hameçon.
Et, pourtant, cette dernière qui ne jure plus que sur la tenue des élections, ne semble pas intéressée à dérailler le processus, soutient-on, dans les milieux de Tshibala, un des vieux compagnons d’Etienne Tshisekedi qui, à la faveur d’un Congrès, a récréé, à sa manière, son ‘’Udps’’. Ce que ceux qui sont restés à Limete détestent, rabrouent et lui promettent l’enfer après qu’il ait quitté les affaires, un beau jour, au cas où leurs stratagèmes aboutissaient.
D’ailleurs, du 30 au 31 mars prochain, Félix Tshisekedi, Jean-Marc Kabund et Augustin Kabuya seront, eux aussi, en congrès. A cette occasion, tous les enjeux de l’heure seront abordés, y compris toutes les questions internes et externes qui fâchent. Les obsèques d’Etienne Tshisekedi seront, certainement, au menu’ ».
(Mais comment vérifier une liste ? Bien sûr, en la comparant avec une autre liste, incontestable celle—là ! Autrement dit, parler d’audit du fichier électoral n’a aucun sens, tant qu’un recensement général de la population n’a pas eu lieu, pour fournir une leste de référence ! NdlR)
La Prosperité, sous le titre « Union à trois avec le MLC : l’UNC invite le Palu à quitter le Gouvernement ! », évoque aussi la répercussion, sur les travaux parlementaires, des récentes « grandes manœuvres » de regroupement au sein de l’Opposition. Il écrit :
« Les échéances électorales étant devenues le premier souci de tous, la majorité des partis politiques s’activent maintenant sur les voies et moyens qui leurs permettront de remporter, haut la main, lesdits scrutins. C’est ainsi que le Parti Lumumbiste Unifié, Palu, du Patriarche Antoine Gizenga, a échangé, le mardi 13 mars dernier, avec l’Union pour la Nation Congolaise, UNC, de Vital Kamerhe, sur la possibilité de former une coalition afin de gagner les prochaines joutes. Bien qu’en étant d’accord avec l’idée, le parti de VK a invité, tout d’abord, le Palu à quitter concrètement le Gouvernement.
«En politique, les alliances se font et se défont», dit-on. C’est, en effet, cette assertion qui fait office de la grande chronique de l’actualité congolaise du moment. Cela, après le divorce du Parti Lumumbiste Unifié, Palu, d’avec la Majorité Présidentielle, nonobstant exactement onze ans de communion. C’est ainsi que, cherchant à décrocher d’autres types de contrats auprès des autres partis politiques pour créer une coalition qui lui permettrait, si tout va bien, de gagner les challenges à venir, le parti d’Antoine Gizenga s’était entretenu, la semaine dernière, avec le MLC du chairman Jean-Pierre Bemba quant à ce. D’ailleurs, d’après certaines indiscrétions, ces entretiens vont, vraisemblablement, déboucher certainement à la création d’une plateforme unique qui pourra concourir à leur victoire aux urnes. C’est donc, dans ce même sens, que cet ex-membre de la MP, constatant que le MLC, avec lequel les relations sont maintenant en bonne et due forme, fait, depuis quelques temps, front commun avec l’UNC de Vital Kamerhe, s’est aussi dirigé vers le parti rouge-blanc.
Toutefois, c’est là quand même où les romains semblent s’empoigner. D’autant plus que l’UNC a exigé, avant toute chose, au Palu de faire comme lui. C’est-à-dire, de quitter officiellement le Gouvernement en n’étant plus représenté par aucun membre de son regroupement. Selon les caciques du parti de Kamerhe, loin du fait que la configuration géopolitique du moment pousse les acteurs à concocter de nouvelles alliances politiques, tout mariage ou coalition politique ne doit non seulement être idéologique mais aussi cohérent.
Cas-info.ca de son côté insiste plutôt sur l’urgence pour le parlement de voter la loi sur la répartition des sièges, expliquant qu’après la clôture des opérations d’enrôlement, la Commission électorale a besoin de cette loi qui lui permettra de déterminer le nombre d’électeurs pour chaque circonscription électorale.
L’épineuse affaire des vaches dans les provinces de Kwango et Kwilu, la recrudescence de l’insécurité dans les provinces du Sud-Kivu et Ituri feront probablement aussi partie de dossiers que les élus passeront au crible dans le cadre du contrôle parlementaire, croit savoir le media en ligne.
Le Phare invite également les députés et sénateurs qui vont reprendre le chemin du Palais du peuple ce jeudi à agir en toute responsabilité lors de l’examen et vote des lois prioritaires attendues pour faire avancer le processus électoral.
Ce quotidien leur rappelle que cette session est la dernière de la législature de 2011. Et ceux qui oseront encore s’amuser comme par le passé en obéissant aux morts d’ordre, oubliant ainsi le contrat pris avec le peuple, pourront bientôt répondre de leur comportement dans les urnes lorsqu’ils retourneront dans leurs bases respectives pour solliciter de nouveaux suffrages, prévient le confrère.
Alors que députés et sénateurs se préparent à reprendre le chemin du palais du peuple ce jeudi, les élus de Djugu eux menacent de boycotter l’ouverture de cette session de mars, rapporte Le Potentiel.
Ces élus, explique ce journal, sont préoccupés par la persistance de tueries dans leur territoire malgré la présence dans la région des autorités chargées de la sécurité de la population au niveau national. Ils réclament à travers cette menace le rétablissement de la paix et de l’autorité de l’Etat dans cette partie de la province de l’Ituri, écrit le journal.
Selon Capsud.net, le ministre de l’intérieur ne ménage aucun effort pour rétablir cette paix à Djugu. Henry Mova Sakanyi est arrivé mercredi à Blukwa, un village du territoire de Djugu meurtri par les violences intercommunautaires de ces dernières semaines dans la région, rapporte le media en ligne.
Accompagné du représentant spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies pour les opérations et l’Etat de droit, David Gressly, M. Mova a passé toute sa journée dans ce village du territoire de Djugu, poursuivant son périple pour le rétablissement de la paix dans cette partie du pays, lit-on sur le site d’infos.
Forum des As rapporte qu’avec l’ouverture ce jour, de ce qui ressemble à une dernière session parlementaire, « La très attendue loi sur la répartition des sièges, en vedette ». Vu des analystes, la loi sur la répartition des sièges a un double mérite. En plus du fait qu’elle permettra à la CENI de respecter ses prévisions, cette même loi poussera les partis politiques et regroupements politiques à restructurer leurs stratégies électorales. Avec le seuil d’éligibilité fixé à 1%, le scrutin annoncé au 23 décembre de l’année en cours, oblige les formations politiques à murir leurs manœuvres de vote.. Du moins pour ceux de grands ensembles qui se préparent à cet historique et grand rendez-vous du jeu démocratique.
Le Phare estime que c’est l’heure de l’introspection. Cette dernière session du Parlement devrait servir d’occasion à chaque élu de jeter un coup d’œil dans le « rétroviseur » pour voir son passé, et se poser des questions sur la gestion de son mandat, comment il a dû jouer son rôle d’élu face aux pillages des ressources nationales, à l’insécurité avec à l’affiche des massacres et tueries au quotidien des compatriotes etc.
Le Soft International jette un œil critique sur la Primature et titre « Tshibala piteux état » pour introduire un article écrit avec le plus pur vitriol :.
« Un tweet d’un Congolais de la diaspora basé à Londres: «D’avoir passé 35 ans dans l’opposition ne vous confère aucune compétence». Ce tweet, en moins de quelques minutes, a été liké 400 fois! Depuis, il caracole les 500 likes... Les likes viennent des partisans de l’opposition approuvant une prise de position courageuse mais aussi du camp de la majorité présidentielle. Pour une rare fois ces derniers mois, opposition et majorité se retrouvent dans un débat. Ce mercredi 7 mars 2018, au réveil, @kkmtry poste le texte qui suit: «La clarté et la pertinence du tweet ci-dessous de @MichaelTshi dont les prises de position publiques étaient à ce jour proches de l’opposition radicale du Rassop m’interpellent hautement en tant que Congolais. Tout est possible pour réconcilier le Congo. #StockDeCompétence». L’affaire commence la veille 6 mars lorsque peu après 22h00’, @kkmtry depuis son compte Tweeter diffuse ce texte qu’il veut des plus officiels puisqu’il le met en quotation: «Le Président Joseph Kabila Kabange a ordonné l’arrestation immédiate de tous ceux qui ont scandalisé la République par des bagarres à la Primature» (officiel). Peu après, la twitosphère s’enflamme. Opposants et Majorité présidentielle approuvent, retweetent, commentent. Sentant que tout en approuvant la décision attendue, d’aucuns s’interloquent sur la légitimité de cette décision - question de savoir si l’intervention présidentielle saluée relève du domaine présidentiel - @kkmtry rapplique: «Sans être juriste ou constitutionnaliste de haut vol, j’évoque l’art 69 de la Constitution de la République: «le Président de la République (...) assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat». Il clôt le débat.
Comment Michael Tshibangu, ce pro-Katumbi radicalisé a eu le courage de ce tweet qui met Bruno Tshibala Nzhenze en bien piteux état, vide de toute légitimité l’un des hommes les plus proches du défunt opposant historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba adulé, accélère et assoie son éviction de la Primature?
D’abord une révocation d’un conseiller. Le départ de ce collaborateur du cabinet du Premier ministre «le plus légitime de l’opposition» sonna comme une alerte.
L’homme protestait contre le calvaire imposé à certains collaborateurs à la Primature: salaires et primes versés par le Trésor Public qui n’atteignaient jamais ou atteignaient leurs destinataires défalqués.
Certains recevaient la précieuse enveloppe déduite à la résidence du Premier ministre, des mains de l’épouse.
Puis, un échange épistolaire d’une violence rarissime au sein du plus haut cabinet du Gouvernement dont les réseaux sociaux se régalent et, voilà qu’arrive ce qui devrait arriver: une bagarre à la tombée de la nuit, entre deux hommes encadrée par une femme - la fille du DirCab Michel Nsomue Nsomue qui vante la compétence de sa fille contre la fratrie de son Premier ministre - dans les bureaux de la Primature. Le beau-fils du Premier réclamait un ordre de mission pour l’étranger et des frais de mission, ce que n’acceptait pas le DirCab...
Le beau-fils invoque le beau-père, l’alerte au téléphone. Le Premier ministre intercède pour le beau-fils. Trop tard, le DirCab a vu rouge. Dénonçant la présence de 800 «Conseillers engagés sans son accord et payés à l’humanitaire», il ordonne qu’on jette dehors l’intrus avec fracas.
Scène filmée par un complice du DirCab, livrée peu après sur les réseaux sociaux qui s’en délectent comme jamais. CongoBashing fait son œuvre certes mais si jamais, à ce jour, les médias sociaux n’avaient en l’espèce manqué de quoi se mettre sous la dent, jamais, à ce jour, ces médias alternatifs n’avaient été aussi copieusement servis par le pouvoir lui-même, et avec quelle naïveté!
En clair, jamais un politique n’avait à ce jour autant offert aux médias aussi généreusement et lui-même le fusil pour l’abattre?
ECROULE.
Dans la semaine, déjà, des images avaient alimenté la toile montrant un énorme immeuble écroulé sur trois étages. Il appartiendrait au Premier ministre Bruno Tshibala. Construit nuits et jours en trois mois. Pressés par le temps, les architectes n’auraient oublié les plus élémentaires précautions.
Mais la question sous-entendue est sur toutes les lèvres: voici un homme qui, il y a peu, accumulait des arriérés de loyers mais qui, aussitôt nommé Premier ministre, explose en millions de dollars étalés dans la rue, distribués aux femmes et enfants subitement métamorphosés de la peau et de la démarche et jouent les Kardashian! Si cela pouvait constituer une prime au travail rendu à la République, Tshibala Nzhenze jouirait des circonstances atténuantes.
Or, si le deuxième Premier ministre de l’opposition peut envoyer tout son gouvernement en mission à l’étranger et le plus souvent trois ou quatre ministres dans une même délégation oubliant que le Gouvernement s’exprime par une seule et même voix, l’homme se rend à son cabinet de travail plusieurs fois par jour, le temps de valider une multitude de missions créées par ses collaborateurs sans disposer guère d’une minute pour lire un dossier et émettre un avis.
IL BAT BADI.
Si son prédécesseur Samy Badibanga Ntita passait deux heures à son bureau, le temps de s’envoyer quelques flûtes de Champagne Laurent-Perrier avant de s’en aller dans son nouvel et vaste appartement CTC surplombant le fleuve, acquis à prix d’or, lui, fait mieux: il passe ses journées sur la banquette arrière de son énorme 4x4 de couleur noire, vitres baissées, distribuant des dollars aux passants quand il s’arrête à l’un de ses multiples chantiers parsemés à travers la ville. Le 25 février, jour d’une des manifs du CLC, le Comité des laïcs catholiques, le Premier ministre se vautre dans l’hinterland kinois avec une suite d’une trentaine de personnes dont d’imposants gardes de corps armés.
Dans une totale insouciance, l’homme mange, boit, danse à la musique d’un orchestre dont le rossignol décline ses exploits, quand le pays s’enfonce chaque jour un peu plus au fond du gouffre à l’appel des laïcs catholiques instrumentalisés.
On est surpris qu’un tel jour, le Premier ministre de la République n’ait pas convoqué une réunion de crise avec tous les services de l’Etat en vue d’évaluer l’état du pays.
Ce Tshibala est Chef du Gouvernement et la Constitution de la République lui confère d’énormes pouvoirs.
«Le Gouvernement (...) est dirigé par le Premier ministre, chef du Gouvernement (art. 90) ... (qui) conduit la politique de la Nation. La défense, la sécurité et les affaires étrangères sont des domaines de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement (qui) dispose de l’administration publique, des Forces armées, de la Police nationale et des services de sécurité. Le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale...» (art. 91).
Mais Tshibala comme son prédécesseur fait face à un problème. Aucun d’eux n’avait jamais auparavant occupé le moindre poste dans un service de l’Etat. Pourtant, l’impossible n’existe pas.
Ils auraient dû s’y mettre et apprendre le job. Ni l’un, ni l’autre n’ont disposé d’une minute pour les affaires de l’Etat.
Contraint par les accords politiques - ceux de la Cité de l’UA et ceux du Centre inter-diocésain dits aussi de la Saint-Sylvestre - le Président de la République en est à son deuxième opposant à l’Hôtel du Conseil.
MARGE DE MANŒUVRE.
Regrette-t-il, comme tous les Congolais, cette passe à laquelle il ne peut rien? Le constituant, dans sa sagesse, lui a néanmoins laissé une bonne marge de manœuvre. C’est cet article 69. Aux termes duquel, «le Président de la République (...) assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat».
En clair, il est le garant du bon fonctionnement des Institutions de l’Etat.
Véritable bombe atomique, cette disposition lui donne le pouvoir d’arrêter, par tous les moyens qu’il juge utiles, le déclin de l’Etat.
Ce 5 avril 2017, il y fait grandement recours quand il annonce contre toute attente, lors d’un discours devant les deux Chambres parlementaires réunies en Congrès, le renvoi du Premier ministre Badibanga.
«Tenant compte du fait que le pays ne doit plus être l’otage d’intérêts personnels et de lutte de positionnement des acteurs politiques, le Premier ministre sera impérativement nommé dans les 48 heures», tranche-t-il sous de retentissantes pétarades.
Il appartenait au Rassop de lui présenter une liste de trois noms de laquelle il tirerait le nouveau Premier ministre. Ne l’ayant pas fait, voici comment l’ancien locataire du CPRK, la prison centrale de Kinshasa, passa de son étroite cellule de prisonnier de Makala à ce qui est le plus historique lieu de l’Etat congolais, l’Hôtel du Gouvernement où siégea Patrice-Emery Lumumba, restauré comme jamais par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, après des années de dégradation extrême.
Où, confie un habitué des lieux, il ne fut pas rare, en plein jour, d’apercevoir dans le jardin de plantureuses mamans parlant Kikongo préparer une bonne pâte de manioc.
En l’espèce, la plus croustillante anecdote reste celle de la représentante résidente d’un organisme financier international qui ne se rendait jamais en ces lieux sans avoir pris au préalable des précautions: y rester le moins longtemps possible, ne pas être tenté par ses lieux d’aisance afin de ne pas découvrir des eaux verdâtres qui dégoulinent de toutes parts...
Après cet intermède, Matata fit remettre tout à niveau à prix d’or. Une fois par semaine, le Premier ministre se plaisait d’y recevoir des groupes d’écoliers afin qu’ils voient que «du bien, du beau, du bon».... au Congo. Il y reçut ses prédécesseurs Premier ministre en vie et présents à Kinshasa afin qu’ils redécouvrent ces lieux où des odeurs nauséabondes avait fait place à la chlorophylle.
De même que ce Jardin des Premiers ainsi que la Place des évolués toute proche. Depuis, on est revenu des années en arrière, au capharnaüm. La bagarre du 5 mars a emporté des pots de fleurs auxquels Matata tenait tant. Et que le public admirait ».
Le Phare consacre sa manchette à Rossy Mukendi, assistant à l’Université Pédagogique Nationale « UPN », activistes du Collectif 2016, tué par balles à la paroisse saint Benoît, à Lemba, lors de la marche du 25 février dernier et dont la dépouille est bloquée à l’ex-Mama Yemo.
Sa famille biologique, le corps académique de l’UPN, les activistes du Collectif 2016 ainsi que les responsables du Comité Laïc de Coordination « CLC » ne savent plus à quel saint se vouer.
Alors qu’ils avaient programmé la levée du corps pour ce jeudi, ils se trouvent devant le veto de l’auditorat militaire. Selon la justice militaire, il faut une seconde autopsie de la dépouille mortelle du disparu. C’est sans doute pour savoir s’il avait succombé après avoir été atteint par une balle en caoutchouc, comme soutenu par le Commissariat provincial de police de la ville de Kinshasa, ou par une balle réelle, comme attesté par l’autopsie effectuée à l’hôpital Saint Joseph de Limete.
Marches des chrétiens
On ne changve pas vraiment de sujet avec La Tempête des Tropiques qui titre « Marches du 31 décembre 2017 et 21 Janvier 2018 : La MONUSCO salue les résultats de la commission d’enquête mixte »
« La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Rd Congo (MONUSCO), par l’entremise de son porte-parole, Florence Marchal, se félicite des résultats de la commission d’enquête mixte instituée par le gouvernement pour faire la lumière sur les allégations de graves violations des droits de l’homme commises lors des manifestations pacifiques du 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018.
La MONUSCO a même apporté un appui technique au fonctionnement de cette commission d’enquête mixte 31-21, qui était composée de délégués du gouvernement, de la Commission nationale des droits de l’homme(CNDH) et de la société civile.
« La MONUSCO a accueilli avec satisfaction les recommandations qui ont été rendues publiques le 10 Mars dernier, parmi lesquelles l’appel à des enquêtes judicaires, la levée de l’interdiction générale de manifester ou le non recours aux FARDC et à la Garde républicaine dans la gestion des foules », a notamment déclaré Florence Marchal.
D’après elle, les recommandations contenues dans ce rapport de la CEM31-21 recoupent certains conseils déjà formulés par la MONUSCO, et notamment son Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme(BCNUDH). Cet office des Nations Unies est prêt à apporter son soutien et son expertise nécessaires à la mise en œuvre de recommandations de la CEM31-21.
Pour rappel, dans son rapport rendu public le vendredi dernier, la Commission d’enquête mixte, CEM31-21 a fait état de 14 morts plusieurs blessés et arrêtés dans la ville de Kinshasa lors de marches pacifiques du 31 décembre 2017 et 21 Janvier 2018.
Ce rapport de 22 pages contenait de recommandations pertinentes formulées à l’endroit du président de la République, de la Justice congolaise tant civile que militaire afin que les auteurs de ces tueries soient traduits devant les Cours et Tribunaux, pour qu’ils répondent de leurs actes.
Sur un autre registre, la situation des droits de l’homme en RDC sera également au centre du dialogue interactif qui sera organisé le mardi prochain à Genève, dans le cadre de la 37ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies ».
De son côté, DigitalCongo a trouvé des coupables qui lui conviennent et titre « Thierry Nlandu, Isidore Ndaywel et consorts abandonnent leurs actions mais devront répondre devant la justice »
« Après avoir organisé des manifestations de rue qui ont causé mort d’hommes, le CLC décrète un cessez-le-feu mais doit répondre de ses actes.
Parmi les faits qui ont marqué l’actualité congolaise les trois derniers mois, l’on peut évoquer les marches dites des Chrétiens organisées par le Comité laïc de Coordination (CLC) avec à sa tête les professeurs Thierry Nlandu, Isidore Ndaywel, Okana, ainsi que leurs complices Léonie Kandolo, Gertrude Okombe, Julien Lukengu, Jonas Tshiombela. Selon les informations en notre possession, c’est non seulement à l’appel du Pape François que cette structure a décidé d’abandonner ses actions mais aussi suite au constat d’échec de ces dernières qui n’ont pas connu une adhésion massive de la population ou mieux des Chrétiens.
En effet, souligne-t-on également, les trois marches n’ont pas fait l’unanimité tant du côté des bergers que dans les rangs de leurs brebis.
Dans le communiqué rendu public au début de cette semaine, le CLC se propose d’organiser une messe le 16 mars, en mémoire des disparus de la marche du 25 février 2018.
« Le ClC va continuer avec l’opération des cloches chaque jeudi soir dans toutes les paroisses, la formation à la non-violence active évangélique des paroisses, l’organisation des prières, des sermons pour le réarmement moral », lit-on dans ce communiqué.
Il est vrai, s’il faut le dire, les membres CLC sont revenus au bon sens. Et cela comme on le dit mieux vaut tard que jamais.
Mais la grande question que les esprits épris de paix se posent est celle de savoir si le ministère de la Justice va lever les mesures de poursuites des organisateurs de ces activités qui ont couté la vie à nos compatriotes et causé parmi eux de nombreux dommages comme des blessures. Selon notre confrère L’Avenir, citant la ministre des Droits de l’Homme, une commission a été mise en place. Les résultats des enquêtes sont déjà disponibles. L’on note 14 morts, 65 blessés et 40 cas d’arrestations.
De même qui devra prendre en charge les familles des victimes en termes de dommages- intérêts.
L’on se rappelle encore qu’en son temps, au cours d’une conférence de presse, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba avait lancé un mandat d’arrêt contre les initiateurs de ces marches dont l’organisation n’avait pas été autorisée et moins encore l’objectif ni les itinéraires n’étaient pas bien définis.
L’organisation des marches du CLC a scandalisé plus d’un Congolais. Pour certains, les méthodes de cette structure ne sont pas conformes à la pratique chrétienne. Ces marches doivent s’organiser hors de l’Eglise. Car cette dernière est apolitique et ne peut pas être utilisée pour organiser des activités politiques.
Si le CLC se propose d’organiser d’autres activités dans le cadre de la politique, il doit le faire en dehors de l’Eglise. Et de ce fait, il doit éviter d’instrumentaliser les prêtres en les emmenant dans la rue à la tête des manifestants. Ce qui ternit leur image de pasteurs. Les dimanches 31 décembre 2017, 21 janvier 2018 et 25 mars 2018, le CLC a organisé des marches à travers la ville de Kinshasa.
Parties de différentes paroisses de l’Archidiocèse qui porte le même nom, ces marches sans itinéraires précises n’avaient pas été autorisées par les autorités urbaines »
Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE.
L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable.
Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept:
1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections .
2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC.
3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate.
4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant.
5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant).
6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin de parcours.
7 – Là où, comme en RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge.
Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée.
L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.
© CongoForum, le jeudi 15 mars 2018