GUNUMANA-SHATANGIZA 20 septembre 2013 at 17 h 37 min
L'article est d'une telle rigueur qui a toujours caractérisée son auteur. Toutefois, il me reste une question. L'urgence ne serait-il pas de doter la partie territoriale en Afrique centrale que l'on appelle République Démocratique du CONGO d'un Etat ? Autrement dit PALY, est-ce "L’urgence de doter la RD Congo d’une armée professionnelle réformée en profondeur" est une solution à une conséquence ou une solution à une cause ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je crains que les pistes, certes rationnelles que vous proposez, en l'absence de ce cadre qu'est l'ETAT (ce qui est à mon avis la cause fondamentale de la misère de l'armée et toutes les autres institutions) ne puissent aboutir, encore une fois, à enrichir les "perdiemistes" et autres vautours égoïstes, champions des Etats généraux et autres forums. Les maux que vous dénoncez qui rongent notre armée (en réalité qui ne sont pas spécifiques à l'armée mais à toute nos institutions), ont pour cause l'absence d'un ETAT DE DROIT. Tant que nous n'aurons pas cet Etat, avec une race des dirigeants non nourris à la mamelle de la corruption et orientés intérêt général, les solutions proposées, auront certes des résultats, mais ceux-ci seront éphémères. Notre lutte devrait, à mon sens être, l'avènement d'un ETAT DE DROIT.
@GUNUMANA-SHATANGIZA, Je suis d'origine congolaise et suis officier dans une armée d'un pays membre de l'OTAN. Je suis ce qui se passe en RDC avec bcp d'attention. Et je salue en passant M. Wondo (Il va se et me reconnaitre dans cette phrase: Le dernier livre que tu as vendu en dehors de l’Europe et nous avons décidé de se tutoyer par convivialité. Encore une fois excellente analyse mon frere). Pour revenir @ GUNUMANA-SHATANGIZA , vous avez lâché le mot: Un ETAT. Je pense que les congolais ont un problème avec cette notion d'état. Souvent, elle se résume disons pour ne pas aller dans des longues discussions par "la constitution". Je vous donne ma définition d'un état: "C'est un espace physique ou vivent des humains et qui est contrôlé et/ou qui a été rendu contrôlable". Pour qu'un état (Royaume, empire, république) existe et cela depuis que le monde est monde il faut qu'il se passe une chose fondamentale: "The rule of law". EN PRATIQUE, les trois institutions qui sont en mesure de garantir cela sont: Les services de renseignements, pour anticiper les évènements à l'extérieur et à l'intérieur qui mettent en péril l'existence de l'état, la police, pour garantir la sécurité à l'intérieur des frontières de cet état et l'armée pour protéger les frontières de l'état. C'est trois entités ne fonctionnent pas conforment aux règles depuis l’indépendance. Je ne vais pas revenir aux règles, je vous renvoie à l'interview du Col Kasongo à M. Wondo dans ce forum. Maintenant, regardez depuis l'indépendance quelle est le secteur pour lequel les politiciens congolais ont le moins de préoccupation: La sécurité. Par contre un Etat comme l'Égypte a existé comme état selon ma définition car la machine sécuritaire était forte alors que la constitution a été suspendue pendant 30 ans. Je prends cet exemple pour mettre en évidence l'importance du secteur sécuritaire dans la création et l’existence d'un état. En résumé, il n'y aura jamais d'état en RDC si les états généraux et la reforme je dirais du secteur sécuritaire n'est pas fait au même moment que la mise en place de l'état de droit. L'un (Un secteur sécuritaire fort) peut exister sans l'autre mais ça s'appelle une dictature mais l'autre ne peut pas vivre sans le premier, le résultat, c'est l'anarchie même quand vous avez des textes qui régissent. N’oubliez pas, Lumumba avait les textes avec lui, mais n'avait pas l'armée, c'est pourquoi, il a perdu. Il est temps que les congolais se réveillent pour mettre sur pied, une armée, une police et des services de renseignements civils et militaires dignes. Ce ne sont pas les partenaires qui manquent pour aider, c'est le désordre dans lequel les congolais (Toutes tendances confondues) vivent à l'intérieur et à l'extérieur et dont ils ne veulent pas se départir qui est à l’origine de cela. Les congolais sont victimes de leur indiscipline collective d’abord. Je ne veux pas vous faire la leçon, je veux juste relever un point capital que les « civils » congolais oublient quand ils parlent d'état de droit en RDC. Peut-être que les politiciens congolais toutes tendances confondues devraient se prendre des conseillers militaires, je parle de vrais officiers. Mais je ne pense pas que ça va arriver demain car les politiciens congolais ne supportent pas la franchise des militaires, c'est pourquoi, ils les tiennent loin de leurs nombreuses conférences et forum de réconciliation. Mais c’est toujours un éternel retour à la case départ depuis 1960.