Des folles rumeurs faisant état d’une certaine complicité de quelques leaders katangais dans l’aventure guerrière menée par les «Bakata Katanga» avaient couru les rues de Kinshasa et de la province du Katanga, pendant un temps. Rumeurs qui avaient même suscité des remous au sein de certaines formations politiques en tête desquelles figurent des autorités morales «Balubakat». Et, gratuitement d’ailleurs, nombre de personnalités politiques katangaises étaient taxées de tout et de rien au sujet de cette insurrection. Devant ces faits, l’élite katangaise ne veut, visiblement, plus laisser libre cours à ce type d’amalgame. C’est cela une des raisons qui a motivé l’actuelle descente dans le Katanga, de quelques leaders politiques «Balubakat». Ces derniers veulent remettre la pendule à l’heure, en levant toute équivoque. En effet, la nation congolaise a connu, dans ses deux dernières décennies, des rebellions de tout acabit. Les populations de l’Est du pays dont la terre aura longtemps été le théâtre d’affrontements, connaissent des moments douloureux et traumatisants d’une guerre. Très loin l’idée de minimiser les effets dévastateurs des «Bakata Katanga» dans le Nord Katanga, il y a cependant lieu de se demander si cette rébellion d’un autre âge qui sévit actuellement dans la province cuprifère reçoit le même type de soutiens que celles des Kivu ? D’entrée de jeu, certains observateurs estiment que c’est aller trop loin, l’idée de coller à quelques leaders «Balubakat» le parrainage de cette rébellion dont les moyens matériels continuent à être rudimentaires jusqu’à ce jour. Quoique les capacités de nuisance ne sont point à minimiser, le mode opératoire des «Bakata Katanga» reste néanmoins différent de celui pratiqué dans les Kivu. La guérilla développée par ces insurgés paysans fait douter qu’il y a un soutien financier de la part de ces leaders pointés du doigt. Et, paradoxalement aussi, les personnes les plus citées dans cette affaire sont pratiquement dans le giron du pouvoir. Et dans leur message de sensibilisation au Katanga, ces hommes politiques réitèrent, sur toute la ligne, leur soutien inconditionnel au Chef de l’Etat. Avec cette descente qui élucide les zones d’ombre et chasse toute confusion, les Katangais pourront certainement se désolidariser de ce mouvement qui vient secouer les vieux démons et planter le décor d’une désunion sans cause majeure. Même si les revendications d’un groupe sont légitimes, il n’y a pourtant pas intérêt à mettre la nation à feu et à sang pour mieux faire entendre une revendication. Car, le congolais n’a de plus précieux que le Congo lui-même. A ce titre, le sens subliminal du patriotisme doit primer sur tout intérêt individuel. Sensibiliser des katangais à ne pas s’adhérer à ce mouvement insurrectionnel contribuerait à l’arrêt de ce mal de guerre qui empeste le pays il y a belle lurette. Comme disait Albert Einstein : «le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui voient le mal se produire et sans rien faire». Ainsi, ces leaders d’opinion katangais auraient-ils fait œuvre utile d’aller à la base pour empêcher le développement de cette situation.
Dido Nsapu