Le Président Joseph Kabila a rassuré tous les pays membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) de la détermination de la RDC de mettre à profit son mandat pour faire avancer leur intégration économique, en capitalisant à cette fin les progrès accomplis sous la présidence ougandaise, dans son discours à l’occasion de son accession à la présidence tournante de cette organisation économique sous-régionale, en remplacement du Président Yoweri Kaguta Museveni, au cours de la cérémonie d’ouverture, mercredi à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, du 17ème sommet ordinaire de l’organisation.Le nouveau président en exercice du COMESA a rendu un hommage mérité au Président Museveni pour la qualité du travail accompli depuis le dernier sommet de Kampala qui, a-t-il dit, restera longtemps gravé dans les mémoires, non seulement pour la pertinence des décisions qui y avaient été prises, mais aussi pour l’accueil chaleureux qui avait été réservé à toutes les délégations des pays membres de l’organisation par le peuple ougandais. Pour le Président Joseph Kabila, le COMESA est animé par une seule ambition à savoir aboutir à une intégration qui permette d’améliorer de manière notable la compétitivité du continent et la prospérité pour l’amélioration des conditions de vie de ses habitants.
« Après 20 ans de croissance caractérisée par un dynamisme exemplaire, le COMESA est devenu un puissant outil de promotion du développement de ses Etats membres et de l’intégration de leurs économies », a déclaré le ¨Président Kabila, ajoutant que cette organisation est ainsi reconnue aujourd’hui, de manière quasi unanime, comme « la plus grande zone de libre échange en Afrique ». Le COMESA, a-t-il poursuivi, s’étend sur un espace de 16,5 millions de Km2, habité par 490 millions d’âmes et totalisant un produit intérieur brut de 425 milliards de dollars américains. Bien plus, a-t-il ajouté, la région COMESA est citée sur le plan mondial parmi celles qui ont le meilleur taux d’investissement et parmi celles ayant le mieux résisté à la dernière crise économique financière qui a secoué le monde.
« Certes, le niveau de nos échanges à l’intérieur de la région est encore faible, mais nous devons saluer sa remarquable progression », a-t-il dit, précisant qu’au cours de la dernière décennie, les échanges entre les Etats membres ont augmenté de 6 à 11%. « Il faut donc que nous consolidions les acquis et menions à bonne fin les reformes en cours », a recommandé le Président Joseph Kabila.
Parmi ces acquis et reformes, il a particulièrement cité la mise en place des institutions d’appui au développement économique tels que la PTE-Bank, l’Agence africaine d’assurance, la Chambre de compensation et l’Agence régionale d’investissement, ainsi que l’amélioration de l’accessibilité de l’espace COMESA, la modernisation des systèmes de communication, la mise en route des programmes agricoles en vue d’une plus grande sécurité alimentaire, la promotion du secteur privé et du programme de lutte contre les changements climatiques.
Joseph Kabila Kabange a invité par ailleurs les pays membres du COMESA à financer eux-mêmes les différents projets dont ils sont porteurs. « A ce jour, la grande partie du financement de nos projets provient des partenaires extérieurs. Cette situation ne saurait durer plus longtemps sans mettre en cause notre indépendance, notre capacité de décider de notre avenir et l’existence même de notre organisation », a soutenu le Président Kabila.Auparavant, le président sortant, l’Ougandais Museveni, a affirmé que le marché africain ne sera pas compétitif tant que l’Afrique restera balkanisée économiquement. Le COMESA, la CEEAC, la SADC et d’autres organisations régionales constituent la thérapie des marchés africains fragmentés, a-t-il souligné. Pour le Président Museveni, beaucoup d’économies qui connaissent une croissance rapide sont en Afrique, citant en exemple la RDC, l’Angola, l’Ethiopie etc. Il a affirmé que 60% des terres arables non cultivées à travers le monde, de même que 60% des jeunes qui constituent la main d’œuvre sont en Afrique. « Nous devons donc combler nos déficits en ce qui concerne les infrastructures, notamment les routes, les industries, l’eau et l’électricité, ce que les Indiens et les Chinois ont fait vers les années 60 pour attirer les investisseurs », a indiqué le Président Museveni.
Le vice-président du Kenya, William Samoei Ruto et le Président Heri Rajaonarimampianina de Madagascar ont également pris la parole à l’ouverture du sommet, en plaidant pour la croissance des petites et moyennes entreprises dans un climat de paix dans la région. Des prix de «l’innovation COMESA» ont été remis à cette occasion à des ressortissants des pays membres de cette organisation, venus du Kenya, de l’Egypte et du Malawi, pour leurs inventions dans divers domaines. Le 17ème sommet ordinaire de Kinshasa avait pour thème « Consolider le commerce intra-COMESA à travers le développement des PME».
Mat/JGD