Jean KALAMA-ILUNGA
Comment sommes-nous arrivés à cette situation?
Aujourd’hui, en 2010, les politiciens de tout bord développent l’intolérance, l’ostracisme sur fond tribal, ethnique ou provincial comme fonds de commerce pour exister politiquement. Ils s’en nourrissent pour pérenniser cette façon perverse de vivre ensemble qui fait le lit de tout programme de partition de notre pays.
Par ces maux qui avaient pris leur racine avant l’accession de notre pays à l’indépendance, la société congolaise était rongée par la culture de haine tribalo-ethnique qui avait sapé les fibres sociales et la solidarité en développant le sectarisme et les divisions à la base de la fragilisation de l’Etat !
En effet, au lendemain du 30 juin 1960, le Congo avait basculé dans l’horreur sur fond des luttes tribales, ethniques et des tentatives manquées de sécession.
En y regardant attentivement aujourd’hui, 50 ans après, je me permets d’attirer l’attention sur le fait que, juste avant l’indépendance, lorsque le colonisateur avait autorisé la mutation des associations tribales en ’’partis politiques’’, les germes de conflits futurs sur fond tribalo-ethnique étaient installés en ce moment là.
Le jeu politique de la RD Congo était caractérisé par un déchirement pseudo idéologique unitariste-fédéraliste. En fait, ce ’’fédéralisme’’ aménagé à l’aune de l’intolérance et du séparatisme tribalo-ethnique n’avait pour but que de construire la balkanisation voulue, à cette époque, par l’ancien colonisateur. Bien que ’’Unitarisme-fédéralisme’’ procèdent d’un autre débat, ces deux concepts sont indissociables de l’ensemble du processus qui nous avait conduit à cette piteuse façon de vivre ensemble aujourd’hui par laquelle l’intolérance, la haine tribale se traduisent au travers les artifices utilisées dans la course pour accéder dans les rouages des pouvoirs politiques.
Toutes sortes d’inepties sur fond tribalo-ethnique étaient utilisées durant la Conférence nationale pour travestir l’objet de la politique, notamment : ’’Partage équitable et équilibré du pouvoir’’, ’’fief naturel’’, ’’géopolitique’’…, j’y reviendrai !