Le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, l’a promis au terme de sa dernière tournée aux Etats-Unis. C’est désormais acquis. Des experts du Fonds monétaire international sont annoncés en RDC du 5 au 12 mars 2013. Il s’agit de renouer le dialogue avec les officiels dans l’espoir de la conclusion d’un nouvel accord formel au titre de la Facilité élargie de crédit.
Au gouvernement, l’on se dit confiant. Le Premier ministre est convaincu que les bons résultats économiques de ces trois dernières jouent en sa faveur. Il n’aura qu’une semaine pour rassurer les partenaires du FMI. Un tournant décisif dans la redéfinition des rapports entre la RDC et le FMI.
Comme promis, des experts du Fonds monétaire international entament à partir du 5 mars 2013 une mission d’une semaine à Kinshasa. De retour de la dernière mission aux Etats-Unis où il s’est longuement entretenu avec la directrice générale du FMI, le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, l’avait promis. Preuve de plus qu’entre le FMI et la RDC, les amarres n’ont jamais été rompues.
Cette mission a le caractère tout spécial, dans la mesure où c’est la première équipe que le FMI dépêche à Kinshasa, après sa décision du 30 novembre 2012 mettant fin au second Programme économique du gouvernement (PEG 2) qui le liait depuis décembre 2009 avec la RDC. Pour nombre d’observateurs, l’arrivée de cette nouvelle équipe du FMI est porteuse d’espoir dans les rapports souvent tumultueux que la RDC entretient avec le FMI.
A Kinshasa, des experts du FMI sont depuis un temps à pied d’œuvre pour passer avec succès ce premier face-à-face. Rien n’a donc été laissé de côté pour repartir sur de nouvelles bases avec le FMI. Sans doute que des questions qui fâchent, comme celles portant sur la gestion du secteur minier, devaient être remises sur le tapis afin de baliser la voie à la conclusion d’un nouvel accord formel liant la RDC au FMI.
Le gouvernement a tiré les leçons de la chute brutale du Peg 2. Même si, sur papier, il part avec toutes les faveurs des pronostics, au regard de la bonne santé de principaux agrégats macroéconomiques, le gouvernement reste prudent en raison de la sagesse qui dit : « On ne chante pas la victoire avant la guerre ». La bataille pour un retour dans les bonnes grâces de la RDC dans les couloirs du FMI ne sera pas de tout repos. Les étapes à franchir exigent du gouvernement une nette volonté de réformer pour remettre particulièrement de l’ordre dans le secteur minier.
Matata confiant
Le Premier ministre Matata ne décolère pas pour autant. Selon lui, le bon comportement du cadre macroéconomique est un atout important qu’il entend nettement capitaliser lors de prochains rounds de discussions avec le FMI. Mais, comme auparavant avec le PEG, c’est sur le secteur minier que se joue l’avenir des relations entre le FMI et la RDC
Le gouvernement doit donner des gages nécessaires de sa détermination à assainir ce secteur. La tenue tout récemment à Lubumbashi d’un séminaire de haut niveau sur la transparence et la gouvernance dans le secteur minier de la RDC – rencontre parrainée par le chef de l’Etat – est un signal important sur cette voie. Sans doute, le FMI pourrait être amené à fléchir sa position. Car la volonté de réformer est là.
Après avoir gagné la bataille de l’atteinte en juillet 2010 du point d’achèvement de l’initiative d’effacement de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE), en tant que ministre des Finances, le Premier ministre marquera à nouveau d’une empreinte indélébile son mandat à la Primature en réussissant à ramener en un temps record la RDC dans le giron du FMI. A l’arrêt du PEG 1 en mars 2006, la RDC avait pris près de trois ans pour conclure en décembre 2009 un nouveau programme avec le FMI. Pas certain que l’histoire se répète dans la voie d’un PEG 3. L’embellie sur le front économique devait accélérer la conclusion de ce nouveau programme.