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Enjeux politiques : controverse autour du dialogue inter congolais initié par le Chef de l'Etat. (Le Potentiel La République démocratique du Congo est en proie à une crise politique dont l’issue heureuse est quelque peu problématique. L’annonce, par le chef de l’Etat, d’une concertation nationale, suscite des réactions qui n’inspirent pas confiance quant à la réussite de ces assises. Dans son discours sur l’état de la nation prononcé, le 15 décembre 2012, devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a souligné qu’« il n’y a pas une République pour la majorité et une autre pour l’opposition. Nous avons une seule République ». Avant de réaffirmer son ouverture pour des discussions à l’interne. Cela sous-entend la concertation nationale. Cette annonce a été frénétiquement applaudie, compte tenu surtout de l’enlisement qui caractérise les pourparlers de Kampala, en Ouganda, entre le gouvernement de la RDC et le M23. En effet, comme l’avaient d’ailleurs prédit plus d’un observateur, les travaux de la capitale ougandaise, non seulement qu’ils traînent les pieds, mais tendent à accoucher d’une souris. D’autant plus que, sur les quatre points prévus, un seul vient d’être débattu après 45 jours de discussion ; celui ayant trait à l’évaluation de l’accord de 2009. C’est fort de cette situation que le chef de l’Etat a opté pour un débat qui s’ouvrirait à toutes les forces sociales, politiques, économiques, religieuses… L’histoire se répète A un certain moment de son règne, feu le maréchal Mobutu Sese Seko avait senti que le peuple le vénérait moins et ne le portait presque plus dans son cœur. Il initia alors des consultations populaires qui l’obligeront d’être à l’écoute du peuple. A travers les doléances qui lui avaient été présentées, Mobutu était arrivé à comprendre qu’il n’avait pratiquement plus la maîtrise du pays et de la population. Cette situation l’avait poussé à émettre des doutes sur ses proches collaborateurs qui ne lui faisaient plus des rapports fiables. L’une de ses premières dispositions portera d’abord sur la démocratisation du pays en date du 24 avril 1990 Même si, en 23 ans, la République démocratique du Congo se recherche encore à cause de la mauvaise foi des acteurs politiques, mais du moins le décor avait été planté par feu le président Mobutu, réveillé de sa torpeur à l’issue des consultations populaires. Succédant à son père Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila Kabange sera confronté à des problèmes qui aboutiront à un dialogue inter congolais à Sun City, en Afrique du Sud. Les contestations qui fusent de partout font que la paix continue de s’éloigner en République démocratique du Congo, bien que les élections aient été organisées en 2006 et 2011. En conséquence, le gouvernement de la RDC se retrouve de nouveau en pourparlers avec un groupe rebelle, l’occurrence le « M23 », qui tient à remettre en cause la légitimité de toutes les institutions du pays. Malheureusement, les échos en provenance de Kampala ne rassurent pas. Controverse L’annonce faite par le chef de l’Etat d’organiser une concertation nationale est commentée dans tous les sens dans les milieux politiques. Si, du côté de la majorité présidentielle, on est encore hésitant ou quelque peu sceptique, l’opposition, elle, se dit non convaincue par l'appel au dialogue et rejette la proposition. Dans ce milieu, on affirme que les contours du cadre de concertation et d'échange évoqués par le président sont encore flous. Et pourtant, dans ses vœux adressés au pays, Joseph Kabila a affirmé vouloir renforcer la cohésion nationale face au mouvement des rebelles du M23. « Nous unir davantage ». C’est par ces mots que Joseph Kabila a invité le lundi 1er janvier 2013 la classe politique à la cohésion nationale. Un appel que le président congolais a voulu aussi solennel que celui lancé le 15 décembre, lors de son discours sur l’état de la Nation. D’autres acteurs politiques estiment que la « cohésion nationale » appelée de ses vœux par le chef de l’Etat ne se décrète pas, mais se construit. Eux réclament des « négociations républicaines » auxquelles participeraient toutes les composantes de la société. Pour l’intérêt supérieur de la Nation, le chef de l’Etat doit donc user de son pouvoir et de toute la diplomatie pour faire revenir sa famille politique à la raison et convaincre l’opposition sur l’importance qu’il attache à la concertation nationale. Écrit par Véron-Clément Kongo © Copyright Le Potentiel |
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