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11/03/13 / REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)

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Deux principaux sujets focalisent l’attention dans la presse congolaise : le combat internes au sein du M23 et le retour à Kinshasa du leader de l’Udps, Etienne Tshisekedi, après son séjour en Afrique du Sud. Mais la nouvelle la plus importante par ses conséquences à long terme est l’intention annoncée de procéder au recensement de la population.
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Le Potentiel annonce « Les deux ailes du M23 se battent à Rumangabo », et y voit un mauvais présage pour les pourparlers de Kampala sur les perspectives d’un retour rapide et effectif de la paix dans l’Est du pays.         
En effet, après une semaine de trêve, des combats ont repris le samedi 9 mars entre les deux factions rivales du M23 autour de la base logistique de Rumangabo, à 50 km de la ville de Goma. Les deux groupes se disputeraient le contrôle de la base logistique de Rumangabo, devenue le centre de formation de la rébellion du M23. 
Dans ces conditions, soutiennent les observateurs, aller signer à Kampala tant que la question de leadership au sein du M23 ne sera pas réglée serait un mauvais présage pour le dénouement des pourparlers de Kampala. Raison pour laquelle, ils appellent Kinshasa et toutes les capitales concernées ou impliquées directement dans ce conflit en RDC à avoir une approche plus réaliste et qui redonne de l’espoir à toutes ces populations congolaises martyrisées des décennies durant. (Naïfs, ces observateurs ! Il faut que la guerre continue et que les populations congolaises soient martyrisées car cela permet la continuation des profits !NdlR)    

Le Palmarès rapporte que les hommes de Makenga affirment avoir repoussé l’ennemi et seraient en train de le poursuivre en direction de Kibumba considérée comme fief de Jean-Marie Runiga. Le colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23/aile Makenga a déclaré que ses hommes vont mettre la main sur Bosco Ntaganda pour le remettre à la justice internationale.         
Selon Le Palmarès, le bilan provisoire fait état de cinq morts et plusieurs blessés civils. Les sources médicales à Rutshuru disent avoir reçu trois blessés. L’un d’eux est mort de suite de ses blessures.     

Forum des As ajoute que l’accord de Kampala sera signé ce vendredi mais il rapporte que les FARDC, l’armée congolaise, disent non à l’intégration en bloc du M23. Le nouvel accord que le gouvernement congolais se prépare à signer avec les rebelles pro-rwandais du M23 contient, selon le quotidien, des éléments susceptibles de ramener la RDC à la case du départ par rapport à la paix à l’Est du pays. Il s’agit de la résolution concernant l’intégration en bloc, au sein des FARDC, des rebelles du M23, de la troupe jusqu’au grade le plus élevé, croit savoir ce quotidien.
Retour de  Tshisekedi / les faits

Les médias internationaux, tels que RFI, RTBF, AFP, Afrikarabia,… ont largement couvert l’événement. Le scénario est désormais si connu à Kinshasa que les journalistes peuvent ppratiquement écrire leurs papier à l’avance. Chaque atterrissage de l'opposant congolais Etienne Tshisekedi à l'aéroport international de N'Djili se transforme en tentative de grande manifestation populaire. De retour d'Afrique du Sud pour sa première sortie à l'étranger depuis sa défaite à l'élection présidentielle, Etienne Tshisekedi rentrait ce dimanche à Kinshasa. Mais, comme tout cela est largement annoncé à l’avance à son de trompes, la police est évidemment au rendez-vous. Un comité d'accueil avait été prévu par l'UDPS, le long du boulevard Lumumba et un meeting avait également été annoncé place du Cinquentenaire dans la capitale. Comme en 2011, lors de l'élection présidentielle, la police congolaise a empêché dans la violence tout rassemblement en bouclant les abords de l'aéroport. Les forces de sécurité congolaises ont raccompagné "manu militari" Etienne Tshisekedi à son domicile, de retour d'Afrique du Sud. La police a violemment empêché ses partisans de manifester. L'UDPS dénonce les arrestations de certains de ces membres et le placement en "résidence surveillée" de son président.
Plusieurs heures avant l'arrivée d'Etienne Tshisekedi à N'Djili, la police congolaise, assistée par la Garde présidentielle, a bloqué tous les accès à la zone. La foule, importante, venue accueillir l'opposant congolais a été violemment dispersée au moyen de gaz lacrymogène, notamment au niveau du pont de Matete. Des partisans d'Etienne Tshisekedi, présents sur les lieux, ont signalé des actes de violences policières sur des journalistes et des membres de l'UDPS. La délégation de la MPP (Majorité présidentielle populaire), qui rassemble les partis alliés à Etienne Tshisekedi, n'a pas pu accéder à l'aéroport. Son président, Diomi Ndongala, un proche de l'opposant congolais est resté bloqué par la Garde présidentielle sur le parking de N'Djili. A sa sortie de l'aéroport, Etienne Tshisekedi a été immédiatement "pris en charge" par la police. Un photographe de l'AFP affirme qu'un policier "a pris d'autorité le volant de la voiture de Tshisekedi" pour le raccompagner, sous bonne escorte, à son domicile dans le quartier de Limete. Pour l'UDPS, ces événements sont "symptomatiques" du traitement réservé aux opposants politiques en RDC. Selon ce parti, son leader n'est plus libre de ses mouvements depuis les élections de novembre 2011 et affirme qu'il se trouve en "résidence surveillée". Les autorités congolaises disent vouloir "protéger" Etienne Tshisekedi. L'opposition s'est toujours étonnée de cet argument : "de quelle menace ?".
Selon l'UDPS, le retour de leur président à Kinshasa s'est soldé par "des arrestations arbitraires et des violences policières inacceptables". Des cadres de l'UDPS auraient été arrêtés, comme Freddy Pindi, le président de la ligue des jeunes du parti et membre de la MPP. Un autre membre de la MPP, M. Onedikonda, aurait également été arrêté. Les autorité congolaises ont affirmé que les personnes arrêtées avaient été "interpellée pour avoir obstrué la chaussée" et qu'elles seront libérées.  
Dans la soirée, les responsables politiques de l'UDPS, de la DC (Démocratie chrétienne) et de la MPP s'estimaient "séquestrés" dans la résidence d'Etienne Tshisekedi, en "état de siège", "encerclée par les forces de sécurité" avenue Pétunias. Vers 21h ce dimanche, le site Internet de la DC, le parti politique de Diomi Ndongala, affirmait qu'au moins deux personnes auraient été tués par la police, qui aurait "tiré à balles réelles sur la population au niveau de la 12ème rue Limete". L'information n'a pas été confirmée par les autorités.

Retour de  Tshisekedi / les commentaires de la presse

Le Phare titre à la Une « Rentrée explosive de Tshisekedi à Kinshasa ».        Selon ce journal, le blocus était tel que Tshisekedi a dû poursuivre son chemin jusque chez lui, sur la rue Petunias, à Limete, avec une escorte fort réduite. « Des policiers, armés jusqu’aux dents, se sont attaqués avec une brutalité inouïe aux militants, aux hommes politiques, aux journalistes et à tout ce qui bougeait. Gaz lacrymogènes, tirs à balles réelles, matraques, crosses, baïonnettes sont mis à contribution pour disperser la foule », affirme Le Phare qui fait état de plusieurs blessés.      

La Prospérité titre à la Une « Annoncé à la Place du Cinquantenaire, Tshisekedi : rendez-vous manqué ! ».          
Le « lider maximo » est certes rentré hier à Kinshasa d’un voyage d’Afrique du Sud, rapporte la consœur mais seulement, le rendez-vous du meeting prévu à la Place du Cinquantenaire n’a pas eu lieu. 
Non pas par la volonté de l’Udps, mais plutôt sur décision de l’autorité urbaine, souligne ce journal. À sa descente d’avion, explique le journal, Etienne Tshisekedi a été conduit, sous escorte, jusqu’à sa résidence dans la commune de Limete. Et, comme on pouvait s’y attendre, il y a eu tout de même une certaine résistance de combattants, conduisant à des échauffourées entre policiers et inconditionnels de l’opposant congolais le plus célèbre, signale La Prospérité.

AfricaNews titre : « Tshisekedi : Kinshasa n’a pas tremblé ».  
Ce journal rapporte qu’une bonne partie de la base de l’Udps a refusé de se faire manipuler par un directoire plutôt opportuniste. De nombreux combattants rencontrés ce dimanche affirmaient n’avoir pas obéi au mot d’ordre pour plusieurs raisons. Certains estiment que Tshisekedi leur a fait manquer l’occasion de prendre le pouvoir en 2011 en refusant de coaliser avec les autres leaders d’opposition.

 L’Avenir titre : « Tshisekedi : un Prince à New-York ou un Persan à Paris ». Le journal rapporte que de nombreux militants ou combattants, comme ils se font appeler, se sont déplacés à l’aéroport international de N’Djili pour l’accueillir.         
Mais la police les a dispersés au moyen des gaz lacrymogènes. Plusieurs des combattants ont tenté de perturber la circulation routière et certains d’entre eux ont été interpellés puis relâchés après quelques heures, selon les autorités policières, indique ce journal qui précise qu’Etienne Tshisekedi a été conduit à son domicile de la 10è rue Limete par la police qui a mis tout le dispositif afin d’empêcher que les militants puissent se rendre à la Place du Cinquantenaire.  Et de commenter : « Toute la gesticulation d’hier est une façon pour Tshisekedi qui s’était autoproclamé président de la République de couvrir son échec électoral de novembre 2011 ».

(Bien entendu, l’on aura compris que les commentaires de la presse congolaise sont fortement marqués par le positionnement politique du journal qui les publie. Du côté de la Majorité, tout ce que fait Tshisekedi ne peut être que « gesticulation dérisoire » et la police ne fait que son travail en « dégageant la voie publique ». Du côté de l’Opposition, tout attroupement est une « marée humaine » et tout acte de répression un « bain de sang ». Tout ce qui est excessif est dérisoire.     
L’on reste cependant confondu devant le manque d’imagination tactique de l’UDPS. Déjà, au moment des élections, alors que pouvoir en place avait déjà donné des signes évidents de sa volonté d’abuser de sa prépondérance, rien n’avait été prévu. Maintenant, l’on se borne à croire qu’une apparition publique de Tsisekedi à Kinshasa pourrait déclencher un tel raz-de-marée humain qu’il emporterait tout. C’est une question d’acceptation de la réalité. Pour une partie de l’Opposition « vérité des urnes » se prononce « Tshisekedi président » alors que RIEN ne peut sortir d’une  élection NULLE. La seule réalité, c’est que les élections de 2011 ont été NULLES, qu’il n’y aura JAMAIS de résultats électoraux acceptables sans recensement national et sans une CENI dépolitisée
 Recensement de la population
Or, précisément, il est question de lancer, en mai prochain, les opérations techniques du recensement de la population en RDC.
Le ministre du Plan, Célestin Vunabandi, a annoncé, samedi 9 à Goma (Nord-Kivu), le début des opérations techniques du recensement général de la population congolaise, indiquant que ces premières dispositions techniques seront déjà mises en œuvre à partir du mois de mai 2013.  
«C’est une opération qui s’étend sur trois ans. A la première année, aucune activité ne se fera sur terrain. Toute cette année 2013, nous allons nous atteler à implanter le Bureau central de recensement qui va conduire l’opération. Et puis, nous allons faire deux grandes opérations. La cartographie que nous allons faire, par voie satellitaire, au mois de mai. Et au mois de septembre-octobre, nous allons le recensement pilote en prenant quelques échantillons au niveau du pays», a expliqué Célestin Vunabandi.    
Le ministre a indiqué que cette opération qui intervient 29 ans après coûtera 130 millions de dollars américains et bénéficiera de l’appui des partenaires du gouvernement dont la Monusco.
Le ministre du Plan a exprimé le souci du gouvernement de mettre l’année 2013 à profit pour pacifier l’Est du pays afin que ce recensement soit généralisé sur toute l’étendue du pays.
Le gouvernement s’est engagé, par le décret no 09/32 du 8 août 2009, à organiser le deuxième recensement général de la population et de l’habitat afin de disposer des données de population à une échelle géographique réduite qui sont nécessaires pour la conception, le pilotage et l’évaluation des programmes de développement. En novembre 2012, les députés nationaux avaient assisté, à l’Assemblée nationale, à une journée parlementaire sur le recensement général de la population.       
Devant l’Assemblée nationale, le professeur Denis Nzita, coordonnateur national du  bureau central du recensement, a soutenu qu’un nouveau recensement de la population congolaise est nécessaire pour actualiser certaines données démographiques nécessaires à toute planification du développement. «Quelle est la proportion des personnes qui vivent dans des maisons en matériaux durables et quelles sont les personnes qui vivent encore dans des maisons en paille ? Où sont les personnes qui n’ont pas accès aux infrastructures de santé, d’éducation, d’accès à l’eau potable et à l’électricité ?», s’était-il interrogé pour illustrer le manque de statistiques sûres.    
Le recensement général de la population permettra également à l’Etat de disposer des statistiques fiables et actualisées de toutes les entités politico-administratives du pays. Les statistiques disponibles dans ce domaine datent du dernier et unique recensement scientifique de juillet 1984.
(Les arguments développés ci-dessus sont parfaitement valables : le recensement est une base indispensable pour la gestion d’un état, et ceci dans tous les domaines. Et il est assez compréhensible que Nzita comme Vunabandi n’aient pas fait allusion à la fonction – pourtant essentielle – du recensement comme base du fichier des électeurs. Souligner qu’une telle base n’existe plus en RDC depuis 1984 reviendrait à reconnaître que, depuis belle lurette, des élections valables en RDC étaient tout simplement impossibles !     Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. NdlR)

© CongoForum, le lundi 11 mars 2013


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